Jean Rouch est un Acteur, Réalisateur, Scénariste, Producteur, Assistant Director, Directeur de la Photographie et Cinématographie Français né le 31 mai 1917 à Paris (France)
Jean Rouch
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Nationalité FranceNaissance 31 mai 1917 à Paris (
France)
Mort 18 février 2004 (à 86 ans) à Birni N'Konni (
Niger)
Jean Rouch est un réalisateur et un ethnologue français, né le 31 mai 1917 à Paris et mort le 18 février 2004 au Niger.
Il est particulièrement connu pour sa pratique du cinéma direct et pour ses films ethnographiques sur des peuples africains tels que les Dogons et leurs coutumes. Considéré comme le créateur de l'ethnofiction, un sous-genre de la docufiction, il est l'un des théoriciens et fondateurs de l'anthropologie visuelle.
Biographie
Famille
Jean Rouch est le fils de Jules Rouch, officier de marine, météorologue, explorateur et de Luce Gain. Ils ont eu deux enfants : Geneviève et Jean. C'est lors de l’expédition polaire française en Antarctique, commandée par Jean-Baptiste Charcot de 1908 à 1910 avec le Pourquoi pas ?, que Jules Rouch rencontre Louis Gain, le naturaliste de l'expédition. Au retour de l'expédition, Jules Rouch fait la connaissance de Luce, venue accueillir son frère. Il l'épouse en 1913. Pendant la première guerre mondiale, Jules Rouch est nommé chef du service météorologique aux armées, fin 1916. Après la guerre, en tant qu'officier de marine, il occupe plusieurs postes à l'étranger, notamment en Allemagne, en Algérie, au Maroc et en Grèce. Il termine sa carrière en tant que directeur du musée océanographique de Monaco.
Jean Rouch s'est marié deux fois : en 1952 avec Jane Margareth George (1922-1987), puis en 2002 avec Jocelyne Rouch-Lamothe. Jane a partagé la passion de son mari pour l'Afrique et a publié en 1984 un essai, Nous n'irons plus aux bals nègres. Jocelyne Rouch-Lamothe a tenu son propre rôle dans le court-métrage réalisé par Bernd Mosblech en 2007 : Je suis un Africain blanc - L'adieu à Jean Rouch. Elle a créé en 2006 la Fondation Jean Rouch, placée sous l'égide de la Fondation de France.
Ingénieur
Après une formation d’ingénieur à l'École nationale des Ponts et Chaussées, Jean Rouch se fait engager avec deux camarades de promotion, Jean Sauvy et Pierre Ponty, comme ingénieur des travaux publics en Afrique. Rouch est affecté au Niger où il construit des routes et des ponts. Après la mort d’ouvriers foudroyés sur un chantier, il découvre les mystères de la religion et de la magie songhaï. Il se consacre alors à l'ethnographie.
Après avoir été expulsé de la colonie du Niger, il prépare à Dakar les campagnes militaires de libération, puis rejoint la 2e division blindée du général Leclerc et entre avec les armées alliées dans Berlin en 1945.
Ethnologue
De retour en France, il suit les cours d'ethnologie de Marcel Mauss et de Marcel Griaule, puis repart, en 1946, en Afrique avec Jean Sauvy et Pierre Ponty pour descendre en pirogue les 4 200 km du fleuve Niger, de sa source jusqu’à l’océan Atlantique. Après cet exploit, il effectue d’autres missions, tourne des films et soutient sa thèse avec son maître Marcel Griaule, lui-même pionnier du cinéma ethnographique. En 1953, chargé de recherches au CNRS, il crée (avec Henri Langlois, Enrico Fulchignoni , Marcel Griaule, André Leroi-Gourhan et Claude Lévi-Strauss) le Comité du film ethnographique, qui siège au musée de l'Homme à Paris. Il est l'un des fondateurs du "cinéma-vérité" avec Edgar Morin, un mouvement qu'il a contribué à théoriser et dont il a proposé le film-manifeste avec Chronique d'un été en 1961.
En 1969, il crée avec Pierre Braunberger et Anatole Dauman le Groupe de recherches et d'essais cinématographiques (Grec), destiné à produire de premiers courts métrages, avec le soutien du CNC
En 1978, il s'intéresse avec Jean-Michel Arnold, au festival "L'homme regarde l'homme", créé par Jacques Willemont en 1975 à Créteil, puis déplacé en 1978 à Beaubourg. Ils se l'approprient et le rebaptisent Cinéma du réel ; le festival existe toujours.
En 1978, les autorités de la jeune république du Mozambique demandent à des cinéastes connus, parmi lesquels Jean-Luc Godard et le brésilo-mozambicain Ruy Guerra, de concevoir une politique cinématographique et télévisuelle innovante. Jean Rouch propose pour sa part une approche fondée sur la formation de futurs cinéastes sur place. Avec Jacques d'Arthuys, attaché culturel de l’ambassade de France , il constitue alors un atelier de formation au cinéma documentaire sur pellicule en super 8, à la pédagogie simple, fondée sur la pratique : « on tourne le matin, on développe à midi, on monte l’après-midi et on projette le soir. » Après cette expérience, les Ateliers Varan sont créés en 1981 à Paris.
Au cours de sa longue carrière, Jean Rouch, réputé pour son agilité intellectuelle et son don de la parole, enseigne inlassablement le cinéma en France, en Afrique, aux États-Unis et réalise près de cent vingt films. Il suscite de multiples vocations de cinéastes à travers le monde. Il anime pendant des années le séminaire « Cinéma et Sciences Humaines » à la Cinémathèque française en collaboration pédagogique avec l'université de Paris X-Nanterre, où il crée le premier DEA en études cinématographiques de France.
Influencé par Dziga Vertov et Robert Flaherty, Jean Rouch est l’un des pères fondateurs du cinéma-vérité. Il est une source d’inspiration et une constante référence pour les réalisateurs de la Nouvelle Vague. Président de la Cinémathèque française pendant cinq ans (entre 1986 et 1991), il est en 1993, à Berlin, lauréat du prix international de la paix, pour son film Madame l'eau. Son œuvre, couronnée par de nombreuses récompenses prestigieuses, s’inscrit dans l’histoire du cinéma. Un admirateur de Rouch, Jean-Luc Godard, pose cette question : « Jean Rouch n'a pas volé son titre de carte de visite : chargé de recherche au Musée de l'homme. Existe-t-il une plus belle définition du cinéaste ? ».
Décès
Au cours d’une ultime mission au Niger, le 18 février 2004, à la tombée de la nuit, à 16 kilomètres de la ville de Birni N'Konni sur la route de Tahoua dans l’est du pays, Jean Rouch est victime d'un accident de voiture mortel. Il désirait être incinéré, mais le Niger interdit les crémations. Il repose dans une tombe dans l'ancien cimetière chrétien de Niamey.
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