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Lev Koulechov est un Acteur, Réalisateur et Scénariste Russe né le 1 janvier 1899 à Tambov (Russie)

Lev Koulechov

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Nom de naissance Lev Vladimirovich Kuleshov
Nationalité Russie
Naissance 1 janvier 1899 à Tambov (Russie)
Mort 30 mars 1970 (à 71 ans) à Moscou (Russie)
Récompenses Ordre de Lénine

Lev Vladimirovitch Koulechov (en russe : Лев Владимирович Кулешов), né le 1er janvier 1899 à Tambov et mort le 30 mars 1970 (à 71 ans) à Moscou, est un cinéaste et théoricien russe puis soviétique.

Lev Koulechov a été crédité d’une expérience originale qui visait à démontrer ce que l’on nomme aujourd’hui l’effet Koulechov, ou effet-K. François Albera, professeur d’Histoire et esthétique du cinéma à l’Université de Lausanne, et éditeur spécialisé dans les textes théoriques de cinéastes soviétiques, remarque qu’il est notable que dans les principaux écrits théoriques de Lev Koulechov (de 1917 à 1934), qu'il a édités, le cinéaste ne cite jamais la fameuse expérience avec le comédien Ivan Mosjoukine, pourtant devenue depuis une véritable bannière des partisans du « tout au montage ».


C’est contre cette tendance qui, de toute évidence, a inventé une véritable légende, que s’insurge l’éditeur dans sa préface des écrits de Koulechov, L’Art du cinéma et autres écrits :
« L’ensemble de textes que nous proposons aux lecteurs français permettra de découvrir quels sont les objets théoriques que se donne Koulechov et donc de se déprendre enfin de ce mythe du "Montage-roi" inventé par Christian Metz à partir des catégories d’André Bazin et de cet "effet-K" que son auteur n’a lui-même jamais décrit et qu’on doit sans doute à une formule de Vsevolod Poudovkine (auquel on attribua l’"effet" jusque dans les années d’après-guerre où il tint à "rendre à César" l’encombrante "trouvaille").

Biographie

Après la mort de son père, Lev Koulechov, encore adolescent, s’installe à Moscou où il suit pendant quelques années des cours à l’Académie russe des beaux-arts.

En 1917, à l’âge de 18 ans, il est engagé par le producteur de cinéma Alexandre Khanjonkov comme assistant-décorateur pour le film À la recherche du bonheur, réalisé par Evgueny Bauer (appelé parfois Géo Bauer) qui a l’habitude de concevoir lui-même les décors de ses films et qui demande l’aide d’un jeune. Bauer le choisit aussi pour tenir le rôle d’Enrico, un artiste. Ce film sera le dernier de Bauer, l’un des plus célèbres réalisateurs russes du début des années 1910, qui fuit l’agitation révolutionnaire et qui meurt la même année d’une pneumonie. Lev Koulechov, lui, participe avec enthousiasme à la mise en place du pouvoir soviétique.

Dès son arrivée dans le métier, il échafaude des théories hardies et originales qui ne survivront pas à l’expérience. Il soutient par exemple que le réalisateur, qu’il nomme « l’artiste peintre », car il pense que seul un artiste ayant étudié le cadre, la composition graphique, la lumière, les formes, etc., peut revendiquer la direction artistique d’un film.

Il prône aussi ce qu’il appelle l'utilisation du « brouillon constructif », non pas un scénario, sous la forme traditionnelle d’un texte écrit, mais sous celle d’un film qui ne servirait que de brouillon au véritable film. « Un peintre fait l’esquisse d’un tableau avec de la peinture, un sculpteur sculpte son ébauche dans de l’argile… Un scénario ne pourrait donc être l’esquisse d’un film que si les ébauches préliminaires, au lieu d’être rédigées sur du papier, étaient fixées sur pellicule par la caméra. » Rêve d’un jeune qui n’avait pas encore intégré les données économiques et financières du cinéma, et notamment celles de l’économie soviétique à ses débuts, il n’en tourne pas moins la même année son premier film, juste avant la Révolution d'Octobre, Le Projet de l’ingénieur Pricht, qui sortira en 1918. Lorsqu’un demi-siècle plus tard, en 1966, il commente ce film dans Le cinéma soviétique par ceux qui l’ont fait, il écrit : « J’ai fait une découverte : grâce au montage, on peut créer, pour ainsi dire, une nouvelle géographie, un nouveau lieu de l’action, on peut créer ainsi de nouveaux rapports entre les objets, la nature, les personnages et les péripéties du film. » Il semble ignorer tout de l’histoire du langage filmique, et notamment les apports fondamentaux du cinéma britannique de l’École de Brighton, à la charnière du XIX siècle et du XX siècle, et ceux du cinéma américain qui a codifié dès 1912 ce genre de montage avec les films de D. W. Griffith et de Thomas Ince.

Mais en 1917, sa croyance en l’avènement d’une société nouvelle est entière, et, après la prise du pouvoir par le Parti bolchevique, il est nommé chef du service des Actualités de l’Armée rouge, et va récolter des images sur les fronts intérieurs contre les Armées blanches qui s’opposent au coup d’état bolchevique. L’historien du cinéma Georges Sadoul rappelle que dans les toutes premières années du pouvoir soviétique, les combats de la guerre civile, « désorganisant l’économie, privèrent les cinéastes soviétiques d’électricité, de pellicule, de chaleur ou même d’une nourriture suffisante. »

En 1920, Koulechov est chargé, en tant que professeur, d’une formation pluridisciplinaire pour fournir au nouveau cinéma des comédiens spécialisés. Ce qui fait dire à Vsevolod Poudovkine, qui devient l’assistant de Koulechov dans son « Laboratoire expérimental » : « Nous ne souffrions pas seulement du froid, mais aussi de la faim et, pendant que, sans filmer, nous apprenions à filmer, nous pûmes gagner quelque argent en donnant des séances pratiques hors de l’école et de nos études. »

En effet, pas de pellicule, pas de tournage. Les étudiants regroupés autour de Koulechov sont réduits à fabriquer de bric et de broc les costumes et les accessoires, et de montrer à un public payant, non pas des films réalisés, mais des intentions de films, jouées en direct devant les spectateurs, ce que Koulechov appelle des « films sur papier ». « Pour aller dans les salles où nous nous produisions, nous transportions nos costumes et nos accessoires dans des landaus d’enfant. » « Voilà comment nous avons formé des gens de cinéma, comment, tout en enseignant, nous nous formâmes nous-mêmes. »

En 1923, il se marie avec l'actrice Alexandra Khokhlova, qui jouera dans ses principaux films, et sera co-réalisatrice de quelques-uns d’entre eux.

En 1924, il réalise une comédie dont le but est de se moquer de l’anticommunisme américain : Les Aventures extraordinaires de Mr West au pays des bolcheviks. Mister West visite Moscou, accompagné par un garde du corps, Jeddy, qui n’est autre qu’un cow-boy (joué par Boris Barnet, futur réalisateur de grand talent), afin d’être protégé des méchants bolcheviques et de leur couteau entre les dents ! À la fin du film, Mister West revient au pays, converti au communisme…

C’est en 1926 que Koulechov réalise ce qui est considéré comme son chef-d’œuvre : Dura lex (Selon la Loi), d’après une nouvelle de l’écrivain américain socialiste Jack London, un règlement de comptes parmi des orpailleurs durant la ruée vers l'or du Klondike, une région montagneuse du Canada. « Ses acteurs, loin d’avoir l’immobilité des objets, eurent un jeu excessif, syncopé, contorsionné, assez proche de l’expressionnisme. »

En 1927, il « signe à Paris un contrat resté sans suite pour l’édition de L’Alphabet du cinéma avec les éditions Impression ABC. Seul un extrait paraîtra en 1929 dans Monde, l’hebdomadaire dirigé par Henri Barbusse », un écrivain du Parti communiste français.

Au fil des années, Koulechov perd de l’influence en U.R.S.S., au profit de certains de ses étudiants, comme Sergueï Eisenstein, qui se nourrit de ses découvertes. En 1944, il est nommé directeur du VGIK (Institut d’État de la cinématographie), où il avait été enseignant.

En 1965, Les Lettres françaises, la revue communiste dirigée à l’époque par Louis Aragon, publie quelques-uns des textes théoriques de Koulechov. La même année, les éditions Dujarric publient son Traité de mise en scène, en supplément à l’hebdomadaire professionnel Le Technicien du film, du n 112 au n 128, et en tirent en 1973 un Manuel, dans lequel les textes sont regroupés.

En 1966, Koulechov est appelé à faire partie du jury de la Mostra de Venise.

Lev Koulechov meurt le 30 mars 1970 à Moscou.

Dans les années 1980, son œuvre théorique est enfin rassemblée et publiée à Moscou.

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Filmographie de Lev Koulechov (6 films)

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Acteur

Réalisateur

Nous autres de l'Oural, 1h16
Réalisé par Lev Koulechov
Origine Russie
Genres Drame, Mélodrame
Acteurs Alekseï Konsovski, Ianina Boleslavovna Jeïmo, Sergueï Filippov, Aleksandr Yakovlevich Mikhailov, Sergueï Komarov, Sergey Martinson
Note65% 3.2695853.2695853.2695853.2695853.269585
Deux adolescents qui travaillent après l'obtention de leur diplôme dans une grande usine militaire de l'Oural sont impatients de partir pour le front de la Seconde Guerre mondiale. Leur vie quotidienne, l'amour juvénile composent l'intrigue du film.
Le Grand Consolateur, 1h35
Réalisé par Lev Koulechov
Genres Drame
Acteurs Andrei Veit, Galina Kravchenko
Note64% 3.2083453.2083453.2083453.2083453.208345
Bill Porter, alias O’Henry, incarcéré pour détournement de fonds, observe ses compagnons de prison : il commence là sa carrière d’écrivain. Dulcie, vendeuse de province, se console de la platitude de son existence en lisant des « contes roses ». Elle est transportée par les récits du « grand Consolateur » et elle rêve du prince charmant. O’Henry raconte, dans un de ses récits, l’histoire du casseur de coffres-forts Jimmy Valentine. L’écrivain avait d’ailleurs transformé en happy end l’histoire dramatique du cambrioleur, qui mourra de phtisie en prison après avoir collaboré avec la police sur promesse de libération. Dulcie, mêlant rêve et réalité, connaîtra un destin catastrophique : trompée par l’un des geôliers qui a abusé de sa naïveté, elle le tue.
Dura lex
Dura lex (1926)
, 1h20
Réalisé par Lev Koulechov
Genres Drame, Action, Aventure, Western
Acteurs Vladimir Fogel, Sergueï Komarov
Note75% 3.7808953.7808953.7808953.7808953.780895
Au Klondike, cinq mineurs exploitent fructueusement un filon de métal précieux. Dennine, découvreur du filon, tue deux de ses camarades qui le traitaient comme un serviteur. Les deux autres mineurs, Edith et son mari, n'ont pas eu le temps de maîtriser Dennine. À cause du dégel, ils ne peuvent le livrer à la police et décident de le juger eux-mêmes. La sentence tombe, Dennine est condamné à mort. Ses deux justiciers le pendent, mais, la corde casse...
Le Rayon de la mort, 2h5
Réalisé par Vsevolod Poudovkine, Lev Koulechov
Origine Russie
Genres Drame, Science-fiction, Action
Acteurs Vsevolod Poudovkine, Vladimir Fogel, Sergueï Komarov, Andrei Veit, Leonid Obolensky, Mikhail Doller
Note59% 2.9807252.9807252.9807252.9807252.980725
Dans un pays étranger capitaliste, les ouvriers d’une usine mènent une révolte qui est réprimée par le patronat, assisté d'une organisation fasciste. Tomas Lann, le dirigeant de la révolte ouvrière, réussi à fuir vers l’Union soviétique où il fait connaissance de l'ingénieur soviétique Podobed, l'inventeur du rayon de la mort, un appareil produisant un rayon énergétique puissant (de type laser), qui peut être utilisé comme une arme. Mais les espions étrangers capitalistes enlèvent l’appareil pour l'utiliser comme arme contre les ouvriers révoltés. Après plusieurs poursuites, bagarres et luttes, Tomas Lann réussi à reprendre l’appareil et à le transporter dans son pays. Là, les ouvriers révoltés, armés maintenant du rayon de la mort, peuvent gagner leur lutte contre les capitalistes.
Les Aventures extraordinaires de Mr West au pays des bolcheviks, 1h15
Réalisé par Lev Koulechov
Genres Comédie, Fantasy, Aventure
Thèmes Politique, Politique
Acteurs Boris Barnet, Vsevolod Poudovkine, Sergueï Komarov, Leonid Obolensky, Vladimir Fogel
Note63% 3.1923.1923.1923.1923.192
Mr West, riche américain envoyé en mission en Russie, se prépare à rencontrer des russes moustachus armés de marteaux et de faucilles (caricature du bolchevik).

Scénariste

Le Grand Consolateur, 1h35
Réalisé par Lev Koulechov
Genres Drame
Acteurs Andrei Veit, Galina Kravchenko
Note64% 3.2083453.2083453.2083453.2083453.208345
Bill Porter, alias O’Henry, incarcéré pour détournement de fonds, observe ses compagnons de prison : il commence là sa carrière d’écrivain. Dulcie, vendeuse de province, se console de la platitude de son existence en lisant des « contes roses ». Elle est transportée par les récits du « grand Consolateur » et elle rêve du prince charmant. O’Henry raconte, dans un de ses récits, l’histoire du casseur de coffres-forts Jimmy Valentine. L’écrivain avait d’ailleurs transformé en happy end l’histoire dramatique du cambrioleur, qui mourra de phtisie en prison après avoir collaboré avec la police sur promesse de libération. Dulcie, mêlant rêve et réalité, connaîtra un destin catastrophique : trompée par l’un des geôliers qui a abusé de sa naïveté, elle le tue.
Dura lex
Dura lex (1926)
, 1h20
Réalisé par Lev Koulechov
Genres Drame, Action, Aventure, Western
Acteurs Vladimir Fogel, Sergueï Komarov
Note75% 3.7808953.7808953.7808953.7808953.780895
Au Klondike, cinq mineurs exploitent fructueusement un filon de métal précieux. Dennine, découvreur du filon, tue deux de ses camarades qui le traitaient comme un serviteur. Les deux autres mineurs, Edith et son mari, n'ont pas eu le temps de maîtriser Dennine. À cause du dégel, ils ne peuvent le livrer à la police et décident de le juger eux-mêmes. La sentence tombe, Dennine est condamné à mort. Ses deux justiciers le pendent, mais, la corde casse...