Peyo est un Réalisateur et Scénariste Belge né le 25 juin 1928 à Bruxelles (Belgique)
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Nom de naissance Pierre CullifordNationalité BelgiqueNaissance 25 juin 1928 à Bruxelles (
Belgique)
Mort 24 décembre 1992 (à 64 ans) à Ville de Bruxelles (
Belgique)
Peyo, de son véritable nom Pierre Culliford, né le 25 juin 1928 à Schaerbeek (Belgique) et décédé le 24 décembre 1992 à Bruxelles (Belgique), est un dessinateur et scénariste de bande dessinée belge.
Il est mondialement connu comme l'auteur des Schtroumpfs, série de bande dessinée, adaptée en dessin animé sous forme de série télévisée, produite par la société américaine Hanna Barbera, et en long métrage pour le cinéma. Ces personnages sont aujourd'hui connus dans le monde entier, et déclinés sous toutes les formes de produits dérivés connus et notamment anciennement un parc d’attractions. Les origines de ces amusants lutins bleus sont à chercher du côté de Johan et Pirlouit, série médiévale que Peyo publiait dans les pages du Journal de Spirou à partir des années 1950. Les Schtroumpfs apparaissent dans le neuvième album de la série, intitulé La Flûte à six schtroumpfs.
Il est également l'auteur des séries Benoît Brisefer et Poussy, et a écrit des scénarios pour d'autres séries célèbres telles que Natacha et Jacky et Célestin. Biographie
Jeunesse
Pierre Culliford naît le 25 juin 1928 à Schaerbeek, une commune de la région de Bruxelles-Capitale. Son père, agent de change, vient d'une famille anglaise, mais a choisi la nationalité belge à sa majorité. Dans ses ancêtre, il compte notamment le pirate Robert Culliford. Sa mère, femme au foyer, vient de Wallonie. Il est le troisième enfants du couple qui s'installe dans une vie de bourgeois bruxellois avec un père absorber par ses affaires qui voit peu ses enfants, la seule activité familiale immuable est la messe du dimanche matin. La famille possède néanmoins un projecteur qui permet d'organiser des séances de cinéma privées où les enfants découvrent les stars du muet et une grande bibliothèque où le jeune Pierre dévore les albums de Tintin, surtout Les Cigares du pharaon et Le Lotus bleu, les revues comme Le Journal de Mickey ou Robinson, les séries américaines, mais aussi les contes notamment Lettres de mon moulin. Il ne brille pas vraiment dans les études, sauf en Histoire et se fait plus remarquer par ses qualités sportives. Très tôt, il se trouve une passion pour raconter des histoires en montant des petits spectacles lors des réunions familiales.
A l'age de sept ans, il perd son père qui meurt d'une maladie, qui sera identifié plus tard comme la myopathie. Après ce drame, la famille Culliford se renferme sur elle même, mais la famille n'a pas de problème d'argent. A l'Institut Saint-Louis, ou il fait ses études, Pierre découvre le théâtre et le chant, mais il ne montre pas de talent particulier pour le dessin et il décroche même de mauvaise note en cours. En mai 1940, l'Allemagne envahie la Belgique pourtant neutre. Des millions de Belges fuient en France, mais la famille Culliford décide de rester à Bruxelles malgré l'occupation. L'ainé de la famille, Walter, rejoint la résistance, pendant ce temps les ressources de la famille tombe à zéro et Pierre doit abandonner ses études à Saint-Louis pour rejoindre une formation professionnelle. N'étant pas doué de ses mains, il redouble sa première année, puis change d'école lors de sa deuxième année pour une classe de cinquième moderne à l'Athénée Adolphe Max, mais il ne peut rattraper son retard dans plusieurs matières et abandonne ses études à quinze ans.
Débuts artistiques
Un artiste qui se cherche
Obligé de gagner sa vie, il décroche un poste d'assistant-projectionniste au cinéma Mirano, un boulot dur et ingrat où il faut porter les lourdes bobines ou encore recoller celle qui cassent. La déception est d'autant plus forte qu'avec l'occupation les films américains ne sont plus au rendez-vous et le cinéma diffuse le plus souvent des films de propagande allemand sans intérêt. Néanmoins le jeune Pierre gardera en mémoire quelques films qui le marqueront comme Les Aventures fantastiques du baron Münchhausen ou Les Visiteurs du soir. Après une année, Pierre quitte son emploi et multiplie les petits boulots. Lors de l'été 1945, il répond par hasard à une annonce du studio CBA, qui depuis la guerre produit des dessins animés, qui l'engage comme gouacheur. Il y rencontre notamment André Franquin, Morris ou encore Eddy Paape. Il travaille sur le court-métrage d'animation intitulé Le Cadeau de la fée, mais il ne sera jamais terminé, car le studio ferme ses portes peu après, laminé par la concurrence du retour des films d'animations américains après cinq ans d'interdiction pendant la guerre. Tandis que ses collègues rejoignent les éditions Dupuis pour y faire de la bande dessinée, Pierre reste sans emploi, car ses talents de dessinateur sont limités face à eux et le personnage issu du Moyen Âge qu'il a créé reste pour l'instant dans les cartons.
Pour combler son déficit artistique, Pierre s'inscrit à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. Il y reste trois mois peu convaincu par l'enseignement qu'il y reçoit. Il débute alors une carrière dans la publicité et multiplie les petits contrats avec différentes marques pour dessiner des affiches. Comme sa famille est sans-le-sou et sa mère veuve, il est exempt de service militaire ce qui le rend fou de rage. Heureusement, dans sa vie privée il rencontre sa future femme, Nine Culliford en novembre 1946. Cette même année, il est recalé par le futur journal Tintin avec une série sur le scoutisme.
Début dans la bande dessinée
Pierre, qui devient Peyo (surnom qui vient de l'un de ses petits cousins qui ne parvenait pas encore à prononcer les « r » et qui l'appelait « Peyo-ot »), publie sa première planche en 1946 dans Riquet le supplément jeunesse du quotidien L'Occident. Cette première série raconte les aventures d'un jeune amérindien et s'intitule Pied-Tendre. Dans le même temps, il créé une série sur la scoutisme Puce qui sera publiée par la suite dans le journal scout Mowgli et la série à suivre Les Enquêtes de l'inspecteur Pik dans la revue du magasin Bon Marché. Une série dont le graphisme est inspiré par Hergé et les bandes dessinées américaines, mais qui s'arrête rapidement en plein récit. Le 11 avril 1946, parait dans le quotidien La Dernière Heure une bande muette en quatre cases d'un petit page blond intitulée Les Aventures de Johan. Peyo a réussi à intégrer le grand quotidien bruxellois par l'intermédiaire d'une amie de la chorale qui connaissait le responsable de la page jeunesse. La publication est étendue et la deuxième bande est publiée en aout et la troisième en septembre. Au début de l'année 1947, son petit page vit deux aventures à suivre de quelques planches. C'est la première fois que Peyo peut réellement mettre en place son univers et tenter de développer ses personnages. Malgré toute sa bonne volonté le dessin n'est pas très développé et les idées encore extrêmement basiques. L'année suivante, il s'essaie à l'univers de la piraterie avec la série Capitaine Coky. Lucide sur ses lacunes graphiques il redessine chaque planche trois ou quatre fois pour bien dynamiser ses scènes de bagarres. Mais cette série ne trouve pas preneur auprès des éditeurs.
En 1949, entre deux commandes publicitaires, il s'essaye au gag en une demi-planche avec Poussy, le chat. Cette série est publiée dans le prestigieux quotidien Le Soir et démontre que Peyo a passé une étape graphique et que son dessin a gagné en maturité. Le chat, revient environ une fois tous les quinze jours dans les pages jeunesses du journal. Parallèlement il relance le personnage de Johan dans les pages de ce quotidien, il avait abandonné la réalisation du petit page après la suppression des pages jeunesse dans La Dernière Heure et cette reprise est un remake puisqu'il reprend un scénario similaire à celui qu'il avait déjà utilisé quatre ans auparavant. Néanmoins, le découpage et le dessin sont nettement meilleurs et démontrent que Peyo commence à acquérir une certaine maitrise de la bande dessinée. D'ailleurs il songe de plus en plus à abandonner la publicité pour devenir auteur à plein temps.
Entrée à Spirou
A la fin de l'année 1951, Peyo rencontre par hasard son ancien collègue de chez CBA, André Franquin qu'il a perdu de vue depuis des années. Depuis la fin de CBA, André Franquin est devenu un pilier important du journal Spirou puisqu'il y anime la série vedette. De son côté, Peyo lui raconte que depuis plusieurs années il essaye de rentrer chez Spirou, mais qu'il y a toujours été refusé, son dessin étant jugé pas encore assez mature par l'éditeur. André Franquin, qui trouve le dessin de son ex-collègue maladroit est touché par l'envie sincère de Peyo de faire de la bande dessinée. Il va alors soumettre lui-même les dessins de Peyo aux éditions Dupuis qui édite le journal Spirou. Grâce à cette aide, Peyo est engagé quelques jours plus tard, mais il doit encore livrer une histoire au Soir. Elle s'intitule L'Attaque du château, comporte sept planches et est publiée de janvier à avril 1952. Peyo gagne de l'assurance et joue avec le noir et blanc et dessine même une bagarre à l'épée.
Pour Spirou, Peyo va réutiliser son petit page qu'il affuble d'une chevelure noire. Le changement majeur est que désormais Peyo va devoir publier ses histoires en quarante-quatre planches à un rythme hebdomadaire. Heureusement il peut compter sur les conseils d'André Franquin qui lui donne de nombreux conseils pour améliorer ses planches. C'est ainsi que Peyo a refait les quatre premières planches de sa première histoire Le Châtiment de Basenhau. Cette première histoire est publiée dans Spirou n 752 au n 794. Elle est marqué par un incident puisque la planche numéro dix est censurée par l'éditeur. Elle y montre une scène de torture ou un troubadour est soumis à la question en étant forcé de boire plusieurs litres d'eau. Cette planche ne sera jamais publiée dans les éditions de l'album. Avec cette histoire, Peyo a énormément amélioré son trait et a gagné une forte confiance au point qu'il n'hésite pas à dessiner une grande scène de bataille en guise de fin.
Du côté de sa vie privée Peyo épouse Nine le 9 juin 1951 et quitte la maison familiale pour s'installer à Uccle au premier étage de la maison de ses beaux-parents. Il parvient à convaincre son épouse de quitter son emploi de mécanographe pour s'occuper de la mise en couleur des planches. Deux mois après la fin de la publication de la première histoire s'enchaine la deuxième intitulée Le Maître de Roucybeuf. Si le scénario n'est pas très original, l'humour et le sens du découpage, caractéristique de son œuvre, sont déjà au rendez-vous. Ses personnages secondaires gagnent aussi en consistance comme la sorcière Rachel. La publication de sa deuxième histoire prend fin en mars 1954. Cette même année les deux histoires sont publiées sous formes d'album broché, signe du petit succès de la série auprès des lecteurs.
Début du succès
Pour la troisième histoire de sa série Johan, Peyo ressort un scénario qu'il a déjà utilisé trois fois auparavant, l'enlèvement de la Princesse par un Seigneur, mais cette fois il doit développer son scénario sur une histoire longue. Il a alors l'idée d'ajouter à son héros un faire-valoir comique. Après plusieurs recherches de personnage il choisit un lutin qu'il appelle « Pirlouit ». Ce personnage inspire le titre de l'histoire Le Lutin du Bois aux Roches qui débute sa publication dans le journal Spirou à l'été 1954. Preuve que Peyo commence à avoir un certain sens du scénario, il ne dévoile pas sa création tout de suite mais attend plusieurs planches en aménagement le suspense. Cette nouveauté dans la série, permet à Peyo de développer sur la longueur son idée de scénario plutôt basique. Par la suite Peyo considéra cette histoire comme le véritable démarrage de sa carrière d'auteur de bande dessinée. Après cette histoire la pagination du journal change et les séries à suivre comme Johan et Pirlouit paraissent au rythme de deux planches par semaine, contre une auparavant. Les interruptions entre deux histoires sont du coup rallongées à environ six mois.
Pirlouit, qui au départ est prévu pour un seul épisode, s'impose naturellement comme l'acolyte de Johan vu son succès auprès des lecteurs. Il fait donc son retour dès l'histoire suivante intitulée La Pierre de Lune. Dans cette histoire, et pour la première fois dans son œuvre, Peyo travaille durement sur la personnalité de son méchant qui jusqu'ici en manquait. Avec le Sire de Boustroux, Peyo a un nouveau problème avec la censure. Le déguisement qu'il utilise est jugé trop impressionnant par l'éditeur et Peyo doit le modifier. Ce personnage est aussi le seul que Peyo fait mourir dans son œuvre. Un nouveau personnage, qui va devenir récurent, fait sa première apparition dans cette histoire, l'enchanteur Homnibus.
Petit à petit, Peyo est devenu l'un des auteurs les plus en vue du journal Spirou. Il est alors contacté par le quotidien Le Soir, qui désire relancer son supplément pour les jeunes, pour en être l'un des auteurs. Il ressort des cartons son chat Poussy qu'il n'utilise plus depuis son entrée chez Dupuis quelques années auparavant. Chaque semaine, il doit livrer une demi-planche de son chat en plus de Johan et Pirlouit. Mais Peyo dessine lentement et ce nouveau projet l'occupe beaucoup, d'autant plus qu'il doit trouver une idée de gag chaque semaine. En plus, en 1955, les éditions Dupuis lancent un nouvel hebdomadaire Risque-Tout et les auteurs de Spirou sont impliqués dans le projet, Peyo livre plusieurs histoires de quatre planches de ses personnages fétiches et scénarise aussi des histoires courtes du Marsupilami pour André Franquin. Le journal disparaitra néanmoins après un an d'existence et Peyo retiendra de cette expérience que le format d'histoire courte ne convient pas à ses personnages. Au Noël 1955, deux événements surviennent dans sa vie, la naissance de son fils Thierry et son conte illustré, avec André Franquin, Mathieu, le petit bossu publié dans le spécial Noël du journal, preuve que Peyo est désormais l'un des piliers de l'hebdomadaire.
En 1956, Peyo réalise une planche d'une série de science-fiction humoristique intitulée Mars contre Terre, pour un projet de magazine initié par Jean-Michel Charlier, mais le projet tourne court pour des raisons financières et cette histoire ne dépassera jamais le stade d'une planche. Dans le même temps, la nouvelle histoire de Johan et Pirlouit, Le Serment des Vikings, commence sa publication dans Spirou, une histoire agrémenté de beaucoup de scènes de bagarre et de cours d'Histoire sur les Vikings qui oblige Peyo à se documenter sur le sujet. Un épisode, qui démontre que Peyo possède désormais une très grande maitrise du graphisme et du sens du découpage, mais qui manque de fantaisie. Sur ce point, il se rattrape dès l'épisode suivant La Source des dieux qui commence sa publication deux mois plus tard. Considéré presque comme l'une des premières histoires d'Heroic fantasy de la bande dessinée franco-belge, elle est agrémentée de gags qui rythment bien le récit et révèlent que la personnalité des deux héros est plus complexe qu'il n'y parait. Lors du spéciale Noël 1956 c'est un récit de Johan et Pirlouit qui est mis à l'honneur.
Il enchaine rapidement avec La Flèche noire qui commence sa publication dès le 3 janvier 1957. Cette histoire frappe par deux changements. Le premier est le lettrage qui passe de la majuscule à la minuscule, qui selon lui est plus compréhensible auprès des très jeunes lecteurs qui apprennent à lire avec des lettres minuscules, et le deuxième est la fin du découpage de la planche en « gaufrier » (diviser la planche en douze cases égales), désormais il n'hésite plus à grandir les cases en fonction de l'action. A peine cette histoire terminée qu'un mois et demi plus tard débute l'histoire Le Sire de Montrésor où Peyo aborde le thème de la substitution d'identité et du bien et du mal, avec un Pirlouit qui devient malhonnête pour déjouer des plans malhonnêtes.
Un auteur connu et reconnu
Les Schtroumpfs et la salière
Depuis son arrivé chez Spirou, Peyo est devenu très ami avec celui qui lui a permis d'y être engagé, André Franquin. Les deux collègues et leurs femmes ne manquent pas une occasion de passer du temps ensemble lors des vacances ou pour un repas. C'est au cours de l'un de ces repas en 1957 qu'ils inventent le mot « Schtroumpf ». Peyo veux demander la salière, mais le mot ne lui revient pas et il le remplace par « Schtroumpf ». André Franquin saisit l'occasion et lui répond « Tiens, voilà ton schtroumpf » et la soirée a continué en rigolades et en « Schtroumpf », le langage Schtroumpf est né, mais pour l'instant il n'est pas encore question de l'utiliser dans une bande dessinée. Alors que l'histoire Le Sire de Montrésor est encore en cours de publication dans l'hebdomadaire, il livre pour le spécial Noël une histoire courte de deux planches Les Anges et signe avec une histoire intitulée Une étoile pour le Prince avec un jeune débutant, Jean Roba.
En ce début d'année 1958, Peyo réfléchit au scénario de la nouvelle histoire de Johan et Pirlouit. Son idée est d'utiliser les mauvais talents musicaux de Pirlouit, un peu comme dans le conte Le Joueur de flûte de Hamelin. Il a pour idée de départ de mettre dans les mains de Pirlouit une flûte enchantée. L'histoire, qui commence sa publication en mai 1958 seulement trois semaines après la fin du récit précédant, a pour titre La Flûte à six trous. Comme prévu, l'ouverture de l'histoire multiplie les gags de Pirlouit et sa flûte magique qui fait danser tout les gens qui l'entendent. Ce début d'histoire est permis, car Peyo, avec l'accord de Dupuis, est désormais passé au format soixante planches et non-plus quarante-quatre comme auparavant. Dans la suite de son histoire, il a alors l'idée d'intégrer les créateurs de cette fameuse flûte et de réutiliser les petits lutins rose coiffés d'un bonnet à fleur dont il s'était servis pour une ébauche de court-métrage d'animation pendant son passage chez CBA. Pour les nommer, il a l'idée de ressortir le mot qui l'avait bien amusé avec André Franquin quelques mois auparavant. C'est sa femme qui a l'idée d'utiliser du bleu pour colorier ses petites créatures.
La découverte de ces nouveaux personnages par les lecteurs se fait progressivement. Tout d'abord des yeux qui observent les héros, puis le langage Schtroumpf est dévoilé, ensuite une main bleu et enfin les personnage sont dévoilés aux lecteurs. En quelques planches, Peyo a réussi a ménager un vrai suspense avec ses lutins, qui démontre qu'il maitrise parfaitement cet art. Les Schtroumpfs ne font pas tout de suite l'unanimité chez l'éditeur, toujours inquiet que la censure française ne frappe le journal. Le langage Schtroumpf est notamment pointé du doigt. Peyo doit le rassurer en affirmant que cette création n'est qu'éphémère et ne va pas dépasser le temps de construire une nouvelle flûte enchantée durant quelques planches. Sur un plan plus personnel, cette même année voit la naissance de son deuxième enfant, Véronique.
Dans le spécial Noël, il fournit un conte, illustré par Morris, intitulé Le Violon Magique. Dans le même temps, il créé un nouveau personnage prénommé François pour le mensuel scout Seeonee. La nouvelle histoire de Johan et Pirlouit, commence sa publication en avril 1959 et a pour titre La Guerre des sept fontaines. Elle aborde le thème de la vie après la mort. L'utilisation de la magie dans la première partie du récit, va contraindre Peyo a réutiliser des personnages tirés d'autres épisodes. Comme l'enchanteur Homnibus a déjà été utilisé, il va rechercher la sorcière Rachel et le Grand Schtroumpf, rompant la promesse que les Schtroumpfs étaient la création d'une seule histoire. C'est aussi dans ce récit que Peyo a dessiné l'une des scènes les plus compliquées de sa carrière en animant tout une foule qui plus est dans une scène de bagarre.
Mini-récit pour mini-personnage
Au départ, Les Schtroumpfs étaient prévus pour une seule histoire, mais la rédaction doit se rendre à l'évidence en lisant le courrier des lecteurs. Ils ont marqués le lectorat du journal Spirou et pour le rédacteur en chef Yvan Delporte il est intéressant de les réutiliser. Deux ans auparavant, pour le n 1000, avait été offert aux lecteurs une petite histoire à monter soi-même, qui donnait un petit album. Yvan Delporte à l'idée de ressortir cette idée du placard pour y placer les petits personnages de Peyo. Il calcule qu'en pliant trois feuilles d'une certain façon on obtient un album miniature de quarante-huit planches. Les mini-récits sont nés et vont rapidement dépasser le cadre des Schtroumpfs puisque la majorité des auteurs de Spirou vont produire leur histoire. C'est en juillet 1959, que parait le premier mini-récit avec l'histoire Les Schtroumpfs noirs où les Schtroumpfs deviennent agressifs lorsqu'ils sont mordus par la mouche Bzz. Pour accepter l'idée des mini-récits, Peyo a demandé à Yvan Delporte de l'aider dans la rédaction du scénario. Il est écrit lors de séance de brainstorming où Yvan Delporte note toutes les idées et les réécrit ensuite pour les adapter aux planches. Entre Johan et Pirlouit, Poussy et maintenant Les Schtroumpfs, Peyo commence à être complètement débordé de travail et c'est avec joie qu'il accepte, sur proposition de Charles Dupuis, la venue d'un jeune assistant nommé Gérard Deuquet. Celui-ci participe au dessin des décors et au lettrage. Il apprend si vite que Dupuis l'autorise à produire son propre mini-récit intitulé La Vache de Quattre sous l'œil bienveillant de Peyo qui conseille le jeune auteur pour son récit. L'histoire Les Schtroumpfs noirs est rapidement adaptée en court-métrage d'animation par TVA Dupuis et diffusée sur la télévision belge, sans que Peyo ne s'implique dans l'aventure.
Encore une nouvelle série : Benoît Brisefer
En 1960, Peyo devient un auteur de plus en plus reconnu et Charles Dupuis prend conscience du potentiel commercial de son auteur. De plus un nouveau journal titré Pilote a lancé en France qui n'hésite pas à travailler avec des auteurs sous contrat avec Dupuis. Ce dernier va prendre conscience de cette situation et désormais choyer ses auteurs pour qu'ils ne travaillent plus avec la concurrence. Il souhaite que la série de gag Poussy, publiée dans Le Soir, rejoigne les pages du journal Spirou. Peyo accepte, mais ne veux pas laisser en plan le quotidien qui lui a donné sa chance avant Dupuis et imagine une série de substitution sur un enfant doté d'une force surhumaine, mais qui perd sa force chaque fois qu'il attrape un rhume qu'il baptise Benoît Brisefer. Charles Dupuis a rapidement vent du projet et souhaite que cette nouvelle série paraisse dans Spirou. Pour Le Soir, il créé alors deux personnages adolescent aventureux qu'il appel Jacky et Célestin. Peyo a deux nouvelles séries sur les bras et ne peux plus suivre le rythme du tout, il contacte alors Will pour s'occuper du dessin de Jacky et Célestin. Will vient de quitter son poste de directeur artistique chez Tintin et il n'est pas pressé de reprendre sa série Tif et Tondu, il accepte la proposition de Peyo. Il réalise aussi les décors de la première aventure de Benoît Brisefer intitulée Les Taxis rouges qui commence sa publication dans Spirou en décembre 1983, dans le spécial Noël, et qui est une version plus moderne du thème du gendarme et du voleur. Cette série permet à Peyo, de sortir de l'univers du fantastique et du moyen-age pour traiter un univers plus moderne et raconter des histoires différentes. Malgré l'aide de Will, Peyo devient connu dans la rédaction pour être toujours en retard avec ses cinq séries qu'ils mènent de front en plus des illustrations et les couvertures qu'il doit livrer pour Spirou et les journaux scout avec qui il collabore régulièrement et il n'est pas rare qu'il livre une planche en pleine nuit directement à l'imprimerie à Marcinelle.
En aout 1960, L'Anneau des Castellac la nouvelle histoire de Johan et Pirlouit commence sa publication dans Spirou. Malgré ses nombreuses séries, Peyo refuse d'être aidé pour produire sa série vedette. Le sujet, l'affrontement de deux héros pour rétablir un seigneur déchu, a déjà été traité dans l'histoire Le Sire de Montrésor, mais cette fois Peyo supprime toute référence à la magie et au merveilleux. Les Schtroumpfs n'y font pas d'apparition, pourtant c'est eux que le public réclame et malgré une histoire réussie Peyo doit se rendre à l'évidence qu'il ne peux plus se passer des lutins bleus créés trois ans auparavant. Il se rattrape dans l'histoire suivante, Le Pays maudit, où Les Schtroumpfs sont au centre de l'histoire, puisqu'elle aborde le thème de l'esclavagisme des lutin dans une mine de diamant. Monulf, le méchant de l'histoire qui exploite les Schtroumpfs, vaut à Peyo une accusation d'antisémitisme puisqu'il insulte en yiddish, une idée d'Yvan Delporte. Pour la première fois, il accepte une aide pour Johan et Pirlouit en la personne de Francis qui s'occupe d'encrer les décors et le lettrage des planches du Pays maudit. Il accepte aussi l'aide de Marcel Denis, mais les deux hommes ne resteront pas longtemps chez Peyo.
Le studio Peyo
Une irrémédiable besoin d'aide
En 1963, un jeune garçon de dix-sept ans qui s'appelle François Walthéry, est invité à se présenter à la rédaction de Spirou. Quelques semaines plus tôt, il a envoyé une vingtaine de planches au journal dont la qualité de certains décors a marqué le rédacteur en chef. Il souhaite lui proposer de travailler chez Peyo pour remplacer Francis. La garçon hésite et se donne le temps de l'été avant de donner sa réponse définitive. Pendant ce temps, Peyo travaille avec Will à la suite des aventures de Benoît Brisefer avec un épisode intitulé Madame Adolphine dont l'histoire est une nouvelle fois dans l'œuvre de Peyo, un renversement de cliché puisque la vielle dame avec laquelle Benoît se lie d'amitié est en fait un robot chef de gang. Débordé, Peyo doit faire appel à ses collègues comme Jean Roba pour terminer les planches à temps. Dans le même temps, après six mini-récits, Les Schtroumpfs passent dans les pages régulières de l'hebdomadaire avec une histoire intitulée Le Schtroumpf volant créé avec l'aide d'Yvan Delporte. Il a aussi comme idée d'adapter les mini-récits en grand format pour les faire paraître sous forme d'album.
François Walthéry rejoint Peyo en septembre 1963, il commence leur collaboration avec l'histoire Schtroumpfonie en ut, mais Peyo prend rapidement conscience que son nouvel assistant ne parvient pas à dessiner un Schtroumpf correctement. Il lui donne alors comme mission de dessiner toute une série d'instrument de musique taillé dans du bois puisque le thème de l'histoire est la musique. François Walthéry, comme tous les assistants que Peyo aura pendant sa carrière, n'est pas un jeune en apprentissage, mais un collaborateur de Peyo, c'est pour cette raison qu'il met tout de suite ses assistants à l'œuvre et s'il donne des conseils il n'est pas là pour leur apprendre le métier d'auteur de bande dessinée. Quelques semaines plus tard, il reçoit un nouvel auteur suisse âgé de dix-ans qui plus tard signera Derib. Très impressionné par le talent du jeune dessinateur il lui propose d'intégrer son atelier une fois sa nouvelle maison construite. Peyo fait construire cette maison, car son appartement est désormais trop petit pour accueillir sa famille, dont les enfants deviennent grand, et en plus ses futurs assistants.
Le studio Peyo ouvre ses portes
La famille Culliford emménage dans la nouvelle maison familiale en avril 1964. Au premier étage, Peyo a cousu un espace formé de deux pièces contiguës pour travailler. La première est son bureau et la seconde comporte les tables à dessin de ses assistants. François Walthéry, qui est le seul assistant de Peyo pour l'instant, prend possession des lieux après avoir terminé l'histoire Schtroumpfonie en ut. Peyo prend conscience que l'univers des Schtroumpfs n'est pas fait pour son jeune assistant et que celui ci à besoin de dessiner de l'action et lui confie alors sa série Jacky et Célestin, qui jusque-là était dessinée par Jo-El Azara. Comme prévu, Derib intègre ensuite le studio pour dessiner Les Schtroumpfs. Les premiers sont difficiles, car Peyo veut faire paraître la première grande aventure en quarante-quatre planches des Schtroumpfs et tiens à être parfaitement au point. Derib passe donc trois mois à s'exercer, sans être payé, puisqu'il est payé pour chaque planche qui parait et à recevoir des conseils durs mais justes de Peyo qui remet en cause sa technique de dessin. Cette histoire, intitulée Le Schtroumpfissime, commence sa parution dans Spirou en septembre 1964 et a pour thème la critique de la démocratie représentative puisqu'en l'absence du Grand Schtroumpf, les Schtroumpfs élisent un remplacent qui trahit l'ensemble de ses promesses et se mue en dictateur. C'est à partir de cette histoire que certains Schtroumpfs acquièrent, sur une idée d'Yvan Delporte, une personnalité propre comme le Schtroumpf à Lunettes et le Schtroumpf Farceur. Derib y réalise les décors et l'encrage et Yvan Delporte aide Peyo pour le scénario.
Un troisième auteur rejoint le studio à mi-temps, il s'agit de Gos et qui est sous-officier la semaine et travaille chez Peyo le week-end et lors de ses congés pour acquérir le métier d'auteur de bande dessinée en dessinant des décors au studio. Après Le Schtroumpfissime, Peyo fait faire des essais à ses assistants sur la série Johan et Pirlouit, car il pense très sérieusement à redessiner entièrement l'histoire Le Lutin du Bois aux Roches. Il craint que cet album majeur soit démodé à cause de son ancien graphisme et déroute les nouveaux lecteurs habitués aux graphismes des Schtroumpfs, où les personnages sont plus petits et plus ronds. Les essais ne sont finalement pas concluant et il se contente de refaire la couverture lui-même. A cette même époque, Peyo est de plus en plus sollicité pour des commandes publicitaires, qu'il accepte le plus souvent à cause de sa difficulté à dire non. Il passe deux ou trois heures par jour à s'occuper de merchandising et délaisse de plus en plus sa table à dessin qu'il ne rejoint qu'en fin d'après-midi pour crayonner une planche que ses assistants encrent jusqu'en plein milieu de la nuit. Peyo a de moins en moins de loisirs, à peine peut-il se détendre en pratiquant la pétanque ou le tir à l'arc dans le jardin avec ses assistants et parfois le bowling avec sa famille.
En décembre 1964, François Walthéry quitte temporairement le studio pour effectuer son service militaire, mais il peut continuer à dessiner Jacky et Célestin grâce à des supérieurs compréhensifs. En juillet 1965, Peyo, sur conseil de Charles Dupuis, engage Lucien De Gieter pour travailler l'après-midi au studio, celui-ci obtient de Peyo de pouvoir travailler sur ses propres séries le matin. Dans le même temps, Gos quitte son poste de militaire pour se professionnaliser dans la bande dessinée et rejoint à plein temps le studio. Tout deux vont refondre le mini-récit L'Œuf et les Schtroumpfs pour l'adapter au format album. Les tâches sont biens réparties, Gos crayonne, Peyo corrige et Lucien De Gieter encre la planche, mais Peyo est de plus en plus pris par les commandes publicitaires au point qu'à la rentrée il ne peut livrer sa traditionnelle nouveauté dans Spirou. En octobre, pour être à nouveau présent dans le journal, il recycle le récit Pierrot et la Lampe paru quelques années auparavant dans Bonux Boy, un éphémère magazine publicitaire. Le mois suivant, Poussy passe du Soir Jeunesse à Spirou. A la fin de l'année 1965, François Walthéry revient de son service militaire et Derib repart en Suisse. Quelques semaines plus tard, Peyo confis à François Walthéry le dessin de Benoît Brisefer tandis qu'il arrête sa collaboration avec Will, qui vient de reprendre Tif et Tondu, préférant avoir un assistant qui travaille dans son studio et de ne pas faire sans arrêt des aller-retour chez son collaborateur. Cette histoire a pour titre Les Douze Travaux de Benoît Brisefer et est rédigée avec l'aide d'Yvan Delporte en reprenant la même méthode d'écriture qu'avec Les Schtroumpfs. Elle commence sa publication dans Spirou en mars 1965 et un polar, contrairement à ce que le titre laisse penser. Pour la première fois, le nom de François Walthéry apparaît sur la couverture de l'album, alors que jusqu'ici Peyo utilisait son nom un peu comme une marque.
Les Schtroumpfs font leurs retours la même semaine où paraît la troisième histoire de Benoît Brisefer. Elle s'intitule La Schtroumpfette et repose sur l'idée simple de placer une femme dans une communauté exclusivement masculine avec tout les problèmes qui en découlent. Cette histoire, très stéréotypée, vaut à Peyo une accusation de misogynie. Le changement de physique de la Schtroumpfette au cours de l'histoire, pose un problème à Peyo au point qu'il en pleure la nuit, car il ne parvient pas à trouver le nouveau physique de son personnage et qu'il a promis à un magazine féminin de présenter le modèle en avant-première. Dans Spirou, l'histoire est déjà en cours de parution et Peyo doit trouver des pirouettes scénaristiques pour reporter de plusieurs semaines l'apparition de la nouvelle Schtroumpfette. Après plusieurs essais, c'est finalement sur conseil d'André Franquin, qu'il conserve l'un de ses croquis à contre-cœur. Pour le Noël 1966, il adapte le récit La Faim des Schtroumpfs paru quelques années plus tôt sous forme de mini-récit.
Un auteur qui manque de temps
En 1966, Peyo avoue ne plus avoir de temps pour faire une série d'action comme Johan et Pirlouit. Dessiner les scènes de bagarres représentent trop de temps et il n'en a plus, trop absorbé par ses multiples séries. Durant cette période, Kellogg's le contacte pour offrir des statuettes Schtroumpfs dans ses boites de céréales dans le Benelux. Le studio Peyo créé aussi plusieurs planches gags publicitaires pour soutenir l'opération qui est un grand succès. Après cette campagne, le fabriquant des statuettes contacte Peyo pour savoir s'il doit continuer la production et devant le refus de Dupuis de vendre des jouets, Peyo se lance seul dans l'aventure comme un homme d'affaire.
Le spécial Noël 1967, marque néanmoins le retour de Johan et Pirlouit avec l'histoire Le Sortilège de Maltrochu, mais comme Peyo le pressentait il ne parvient pas à tenir le rythme. Il réalise seul les sept premières planches avant d'être débordés et de demander l'aide de François Walthéry et de Gos qui encrent les crayonnés très précis de Peyo. Même André Franquin vient prêter main forte à son ami en dessinant le château du Sire de Maltrochu. Devant la tâche, Gos lâche prise assez rapidement alors que François Walthéry a du mal à synthétiser son trait. La parution de l'histoire doit s'arrêter en mai 1968 avec la mention « fin du premier épisode », le studio Peyo étant trop débordé pour continuer la suite pour l'instant. Graphiquement cette histoire marque définitivement la transformation du trait de Peyo, désormais l'ensemble de ses personnages sont plus petits et plus ronds.
Pendant cette période, Gos oblige presque Peyo à travailler le samedi matin sur les scénarios de ses séries afin de garantir les délais de parution. La méthode est proche de celle qu'utilise Yvan Delporte avec Peyo et permet de faire émerger Tonton Placide, la nouvelle histoire de Benoît Brisefer dessinée par François Walthéry, qui est inspiré par les films d'espionnage qui triomphe à l'époque au cinéma. Ils écrivent aussi la nouvelle histoire des Schtroumpfs intitulée Les Schtroumpfs et le Cracoucass qui met en scène un monstre volant créé par erreur par le Grand Schtroumpf. Le graphisme et le nom de l'oiseau a été trouvé par André Franquin, en retour, Peyo et Gos vont aider l'auteur de Spirou et Fantasio qui bloque sur son histoire Panade à Champignac. Cette même année, le départ de Morris, avec qui il est copain, pour Dargaud va durement marquer Peyo. De même que le renvoi d'Yvan Delporte de son poste de rédacteur en chef de Spirou, surtout qu'une des versions sur ce licenciement met directement en cause Peyo qui se serait plaint aux Dupuis après une réponse ironique d'Yvan Delporte, dans le courrier des lecteurs, après une lettre qui réclamait le retour de Johan et Pirlouit. Pas rancunier, Yvan Delporte vient par la suite demander du travail à Peyo qui va lui donner du scénario à faire. L'année 1968, est aussi marqué par la disparition de la mère de Peyo avec qui il était toujours très proche.
En 1969, c'est au tour des Biscuiterie nantaise de s'intéresser aux Schtroumpfs pour faire de la publicité en offrant un album inédit. Peyo accepte pour pouvoir mieux toucher le marché français, en plus les planches pourraient être facturés deux fois, une fois à BN et une autre fois à Dupuis pour une réutilisation ultérieure de l'histoire dans Spirou. Il écrit l'histoire d'un Schtroumpf qui veut aller dans l'espace, qui a pour titre Le Cosmoschtroumpf. Cette commande s'ajoute en plus de toutes les autres et c'est au rythme d'une demi-planche à une planche par jour que l'histoire est produite avec l'aide de Gos et François Walthéry. Dans le même temps, Lucien De Gieter est rappelé par Peyo pour reprendre une nouvelle fois la série Poussy un an après son départ du studio. Après Le Cosmoschtroumpf, c'est Gos, qui a pris goût au scénario, qui trouve l'idée de la nouvelle histoire des Schtroumpfs, Le Schtroumpfeur de pluie, mais les rapports entre lui et Peyo vont se détériorer après qu'il a demandé à ce que son nom figure sur la couverture de l'album comme dessinateur. Peyo accepte à contre-cœur, mais Gos fâché quitte peu après le studio.
Toujours cette même année, Peyo est victime d'un grave accident de santé puisqu'il fait un infarctus. Le stress et les cigarettes (il fume trois paquets par jour) en sont les causes et il lui est prescris un repos absolus pendant six semaines, alors qu'il venait de se remettre à la deuxième partie du Sortilège de Maltrochu. Pour l'occuper, ses amis lui concoctent une histoire cochonne de Johan et Pirlouit sous forme de cadavre exquis qui amuse énormément Peyo. Cet avertissement va faire prendre conscience à Peyo qu'il doit arrêter de fumer, mais il va compenser en mangeant beaucoup. Dans le journal Spirou, le nouveau rédacteur en chef, Thierry Martens, prend ses fonctions. Il tombe sur les planches de Natacha de François Walthéry et programme cette série au sommaire du journal pour les mois prochains. Avec sa propre série, François Walthéry commence à s'émanciper du studio pour voler de ses propres ailes. Après son ennui de santé, Peyo reprend doucement Le Sortilège de Maltrochu au rythme d'une planche par semaine avec François Walthéry pour encrer. Peyo recherche un nouvel assistant, c'est Charles Dupuis qui lui envois Marc Wasterlain qui depuis un temps fait parvenir des mini-récits au journal avec l'espoir qu'ils soient publiés un jour. Son premier travail est de dessiner les décors de la fin Sortilège de Maltrochu.
En octobre 1969, les deux assistants de Peyo préparent la nouvelle histoire de Benoît Brisefer intitulée Le Cirque Bodoni inspirée du cirque Bouglione qui a planté son chapiteau non loin du studio. Le synopsis est simple et renoue avec la fantaisie du début, avec Benoît qui tente d'aider un petit cirque familial proche de la faillite. Peyo autorise François Walthéry à définir le graphisme des nouveaux personnages, qui en profite pour le caricaturer sous les traits de l'homme d'affaire Choesels. Cette histoire vaut à Peyo une nouvelle accusation d'antisémitisme avec le personnage du méchant Ange Retors, caricature de l'illustrateur Michel Matagne qui a déjà collaboré à de courtes reprises avec Peyo. Michel Matagne souffre de rhumatisme articulaire qui lui donne une démarche voûtée, avec son nez aquilin et sa petite barbe il ressemble au juif errant. Peyo ne veut pas se laisser faire et contre attaque avec un reportage photo dans le journal Spirou ou il est expliqué comment Peyo recherche ses idées.
Carrière
Dans les années 1970, Peyo délaisse une à une la plupart des séries dont il s'occupe pour consacrer son énergie aux seuls Schtroumpfs. Le succès international que rencontrent ces derniers au début des années 1980 rend en outre nécessaire une réorganisation des activités de l'auteur qui délègue les aspects commerciaux (produits dérivés, licences, etc.) à sa fille Véronique (IMPS) et le lancement d'un magazine (Schtroumpf) à son fils Thierry Culliford (Cartoon Création). Peyo dira à maintes reprises regretter d'avoir dû délaisser ses autres séries pour pouvoir s'occuper des Schtroumpfs et de leur succès colossal, mais, refusant de voir l'œuvre se dénaturer en la déléguant à d'autres auteurs, il préfère rester seul aux commandes. Peyo reste à la tête de son empire jusqu'au moment où il décède d'une crise cardiaque en 1992.
Après sa mort, ses deux enfants dirigeront une importante équipe de collaborateurs (dessinateurs, commerciaux, juristes, etc.) qui continueront à faire vivre tous ses personnages en concevant toujours de nouveaux projets aussi bien en édition (bande dessinée, livres illustrés, etc.) qu'en dessin animé, produits dérivés et bien d'autres.
Famille
Peyo et sa femme, Nine, eurent deux enfants : Thierry et Véronique. Nine coloria plusieurs albums des Schtroumpfs, et Thierry participa à plusieurs albums de son père avant de reprendre la série à la mort de celui-ci.
Son petit-fils John Culliford participe à la saison 4 de l'émission de télé-réalité de TF1, Secret Story, lors de laquelle il doit garder secret son lien de parenté avec « le père des Schtroumpfs ».
Prix
Saint-Michel à Bruxelles en 1973, pour sa série Les Schtroumpfs.
Médaille de la Minerve d'Or à Paris en 1978, des mains du président du Sénat français Alain Poher, décernée par la Société d'Encouragement au Bien d'Honoré Arnoul.
Award du Meilleur dessin animé de l'année en 1982 pour les Studios Hanna-Barbera, avec Les Schtroumpfs.
Alfred à Angoulême en 1984, pour l'album Les Schtroumpfs olympiques (Alfred enfant, décerné par la classe de 6e du lycée Jules Verne de la ville, au festival cette année-là)
Citations
Yvan Delporte : « De tous les auteurs de bande dessinée que j'ai pu rencontrer, Peyo était le meilleur raconteur d'histoires. »
Franquin : « C'est la qualité d'un dessin de Peyo : tu mets sa planche au mur, tu recules de cinq mètres, tu vois très bien ce qui s'y passe : il sait dessiner clair ! »
Ses meilleurs films
(2017)
(Scénariste)
(1984)
(Scénariste) Le plus souvent avec