Après les émeutes de décembre et les premières marches pacifiques, alors que le printemps arabe commence en Tunisie et en Egypte, Fouzi veut réunir ses comédiens pour leur montrer le montage inachevé du film qu’il a réalisé deux ans auparavant sur la désillusion d’une jeunesse qui cherche à exprimer ses idées artistiques. Il cherche un autre point de vue et surtout une fin et il compte sur les réactions à chaud des comédiens pour inventer une nouvelle résolution de son histoire, dans un pays soudainement soulevé par une vague de contestations. Pendant la projection du film, le débat s’installe : quelle est la place de la création en Algérie aujourd’hui ? Comment créer sans se confronter à la censure ? Comment résister ? En réalisant des films ou en marchant vers une nouvelle révolution ? Deux récits s’entrecroisent, fiction et réalité ? Débats et errances ? Une nouvelle vision de la jeunesse algéroise d’aujourd’hui en plein questionnement politique et artistique.
Adel, 8 ans, a été emmené chez ses grands-parents parce que ses parents se querellent. Adel devait rester avec ses grands-parents pour un week-end, puis une autre semaine commence et il manque l'école, alors il sent qu'il a vécu là pour toujours. Sa grand mère, une femme au foyer tentera de présenter Adel à sa vie quotidienne dans son appartement et son grand père, un retraité, lui présentera le grand monde des animaux. De jour en jour, l'enfant et sa grand-mère s'accrochent à la question « Quelle est votre amour? » Pour les aider à traverser cette période difficile et se rapprocher les uns des autres.
Un village quelque part en Algérie. Orgueilleux et fanfaron, Mounir aspire à être reconnu à sa juste valeur. Son talon d'Achille : tout le monde se moque de sa sœur, Rym, qui s'endort à tout bout de champ.
Alors qu'il vit en quasi reclus, Malek, un topographe d'une quarantaine d'années, accepte, sur l'insistance de son ami Lakhdar, une mission dans une région de l'Ouest algérien. Le bureau d'études oranais, pour lequel il travaillait il y a encore peu, le charge des tracés d'une nouvelle ligne électrique devant alimenter des hameaux enclavés des monts Daïa, une zone terrorisée il y a à peine une décennie par l'islamisme.
Arrivé sur le site après plusieurs heures de route, Malek commence par remettre en état le camp de base - une cabine saharienne délabrée ayant déjà abrité une précédente équipe, venue à la fin des années 90, mais décimée lors d'une attaque des intégristes.
Dès les premières lueurs du jour, Malek se met au travail. Il procède aux premiers relevés topographiques, arpente les étendues autour du camp de base. Dans la nuit, son sommeil est perturbé par de puissantes déflagrations.
À la suite d'un lever du soleil des plus inquiétants, un jeune homme se réveille brusquement. Se succède alors une série d’événements surréalistes où les gestes les plus banals contiennent en eux un réservoir de folie visuelle et sonore...
En 1974, à l'époque du regroupement familial, Zouina, une maghrébine d'une trentaine d'années arrive d'Algérie avec ses trois enfants pour s'installer à Saint-Quentin, en Picardie, sous l'étroite surveillance de sa belle-mère Aïcha. Elle vient rejoindre Ahmed, son mari, dont elle vit séparée depuis dix ans et qu'elle considère presque comme un inconnu. Celui-ci est ouvrier spécialisé dans une usine textile. Zouina partage sa cour avec un couple de retraités. L'arrivée de cette famille est une véritable catastrophe pour Monsieur et Madame Donze et les hostilités ne tardent pas à se déclarer.
L'Algérie en 1989 : peu de temps après les émeutes d'octobre 1988, la vie quotidienne est dure dans le quartier de Bab El Oued à Alger. Boualem arrache, sur son immeuble, un haut-parleur diffusant la parole de l'imam, car cela l'empêchait de dormir (il travaille de nuit). Les intégristes islamistes saisissent ce prétexte pour répandre la terreur. Ainsi, ils prennent à partie Ouardya, une femme aux mœurs jugées trop libres.
Peu avant la Seconde Guerre mondiale, dans un village algérien, une institutrice fraîchement arrivée de la métropole, mademoiselle Claire Boyer, faire naître les passions. Prenant le parti des Algériens, elle révulse les colons. Un de ses jeunes élèves, Mouloud, tombe amoureux d'elle.
Ali, un grutier algérien, prend avec philosophie les brimades dont sont victimes les immigrés comme lui. Son existence change radicalement le jour où il gagne à la loterie.
Dans une Algérie colonisée par la France, au fin fond de la campagne (aux Aurès), une mère cherche désespérément son fils raflé par l’armée française et incarcéré depuis plusieurs semaines dans un camp.
El Gusto, c’est l’histoire d’un groupe de musiciens juifs et musulmans, séparés par l’Histoire il y a 50 ans, et réunis aujourd’hui sur scène pour partager leur passion commune : la musique chaâbi.
Ce film décrit la vie de Frantz Fanon, un psychiatre de Martinique devenu porte-parole de la lutte anti-colonialiste. En 1952, Frantz Fanon écrit Peau noire, masques blancs, une analyse du racisme et des manières qu'ont ses victimes de l'intérioriser. Dans les années 1950, il aide les rebelles lors de la guerre d'Algérie. Expulsé d'Algérie en 1956, il migre vers Tunis, où il écrit pour le journal rebelle algérien El Moudjahid, fonde l'une des premières cliniques psychiatriques d'Afrique et écrit plusieurs ouvrages sur la décolonisation. Il décède d'une leucémie à Washington D.C. à l'âge de 36 ans.
En 1939, la fin de la guerre civile espagnole oblige des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à fuir l’Espagne franquiste. En Algérie, l’administration française ouvre des camps pour les accueillir. 70 après, un jeune Algérien enquête sur ces camps. Malgré l’absence d’archives, les traces ont survécu à l’oubli collectif et transparaissent dans l’Algérie d’aujourd’hui.
1997, Alia est une photographe parisienne, en voyage de Tunis vers Constantine, pour se rendre au chevet de son père malade. Cherif est un écrivain qui a appris sa propre mort par le journal. Et ils sont conduits par un chauffeur de taxi habitué à la ligne Tunis/Constantine. 2007, Fatma Zohra demande à son frère Omar de l’accompagner en repérages sur les décors du film. Ce film lui tient à cœur parce qu’il aborde les problèmes de violence qui ont secoué l’Algérie des années 90. Se met alors en place, au cours de ce voyage qui mène l’équipe en préparation sur près de deux mille kilomètres, une hypothèse de fiction ou un rêve de fiction où se rencontrent les protagonistes de cette histoire. Or, ce film de fiction ne trouve pas de financements.
De 1960 à 1966, au sud de Reggane (Sahara algérien), la France a procédé à quatre essais nucléaires en atmosphère et treize souterrains. Le premier portait le nom de code Gerboise bleue et fut d’une puissance quatre fois supérieure à Hiroshima. Pour la première fois, des survivants français et touaregs témoignent de leurs combats pour la reconnaissance de leurs maladies, et révèlent dans quelles conditions les tirs se sont véritablement déroulés. Tandis que l'armée française continue, près de 50 ans plus tard, à nier sa responsabilité auprès des populations exposées aux radiations.