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Nom de naissance Henri Marie Rodolphe BaurNationalité FranceNaissance 12 avril 1880 à Paris (
France)
Mort 8 avril 1943 (à 62 ans) à Paris (
France)
Henri Marie Rodolphe Baur, dit Harry Baur, né le 12 avril 1880 dans le 11e arrondissement de Paris, ville où il est mort le 8 avril 1943 en son domicile dans le 9e arrondissement, est un comédien français, considéré comme l'un des plus grands de la première moitié du XX siècle.
Biographie
Né à Paris au 171, boulevard Voltaire, de Meinrad Baur, horloger, un Alsacien originaire de Heimsbrunn et de Marie Imblon, d'origine Lorraine, native de Bitche, Harry Baur part très jeune pour Marseille où il intègre la section de rugby à XV de l'Olympique de Marseille, dont il se sentira toujours proche, en en restant une figure emblématique, et entame des études d'hydrographie, puis se dirige vers le théâtre. S'étant vu refusé au Conservatoire d'art dramatique de Paris, il suit des cours privés. Sa carrière théâtrale démarre avant la Première Guerre mondiale.
Il commence une carrière au cinéma dès la fin des années 1900, jouant dans des films de Victorin-Hippolyte Jasset, Michel Carré, Albert Capellani, Georges Denola, Gérard Bourgeois, Jacques de Baroncelli, Maurice Tourneur ou Abel Gance, alors à ses débuts.
De tous les grands acteurs dramatiques du cinéma français d'avant la Seconde Guerre mondiale, Harry Baur est peut-être celui dont on se souvient le moins. Monstre sacré des années 1930 et 1940, il impose sa personnalité puissante et son jeu tout en finesse. Sa carrière décolle en 1930 avec la rencontre de Julien Duvivier : cette année-là il incarne dans le premier David Golder parlant du réalisateur le personnage de David Golder, héros éponyme du roman d'Irène Némirovsky dont il est tiré.
Harry Baur tourne quarante films en douze ans. Il est notamment en 1934 l'un des interprètes les plus marquants de Jean Valjean dans la version des Misérables signée Raymond Bernard, où il donne la réplique à Charles Vanel, alias Javert, et un Hérode d'une perversité grossière dans Golgotha face à Robert Le Vigan qui interprète un émouvant Jésus en 1935. En 1936, il est un Beethoven saisissant dans le film d'Abel Gance, Un grand amour de Beethoven. Parmi ses nombreuses compositions remarquables, on peut citer Volpone pour le film de Maurice Tourneur en 1940, aux côtés de Louis Jouvet incarnant Mosca et de Charles Dullin, qui jouait Corbaccio, l'usurier. À cette date il est au sommet de sa carrière.
Au théâtre, il reprend en 1931 le rôle de César, créé par Raimu, dans Fanny, la deuxième pièce de la trilogie de Pagnol.
L'Occupation allemande n'interrompt pas sa carrière. En 1941, il incarne le père Cornusse dans L'Assassinat du Père Noël de Christian-Jaque, le premier film de la compagnie à capitaux allemands d'Alfred Greven, la Continental-Films. Néanmoins, depuis les débuts de l'Occupation, des journaux français antisémites l'accusent d'être juif. L'acteur s'en défend en faisant publier un certificat « d'aryanité » et écrit à l'hebdomadaire Je suis partout une lettre que le journal publie : « Actuellement à l'étranger. Je viens d'apprendre que M. Alain Laubreaux m'a qualifié de "néo-aryen". Cette expression pouvant prêter à équivoque, je tiens à préciser, de la manière la plus catégorique, que je ne suis pas aryen de fraîche date, mais aussi vieux aryen que quiconque. Je veux espérer que l'incident est clos. » C'est alors que Joseph Goebbels, très préoccupé par la prééminence du cinéma français sur une production « germanique » qui a effectivement été anéantie par la politique antisémite des nazis, le fait venir à Berlin pour tenir le rôle masculin principal dans Symphonie d'une vie (Symphonie eines Lebens) d'Hans Bertram aux côtés d'Henny Porten et de Gisela Uhlen.
Quand il rentre en France au printemps 1942, la rumeur sur ses origines reprend de plus belle et, à la suite d'une nouvelle dénonciation, il est arrêté avec sa femme le 30 mai. Theodor Dannecker est furieux qu'un juif ait pu tenir le premier rôle d'un film allemand. Emprisonné à la section IV J de la Gestapo pendant quatre mois dans des conditions très rudes, il subit plusieurs séances de coups, dont une de douze heures. Au cours de l'une d'elle, il se relève et déclare au SS Hauptsturmführer :
« Il sera plus digne pour vous de frapper un homme debout. »
Il reçoit du prêtre Franz Stock un réconfort spirituel.
Il est libéré le 19 septembre 1942, ses tortionnaires lui signifiant « nous avons toujours su que vous n'êtes pas juif ». Reinhard Heydrich, le supérieur de Dannecker, était, par ambition, en conflit avec Joseph Goebbels. L'artiste n'était que la victime de la rivalité des deux dignitaires nazis. Âgé de 62 ans, Harry Baur ne se remettra cependant jamais des séances de torture subies et meurt à peine moins de six mois plus tard, le 8 avril 1943. Les autorités allemandes, pour ne pas être accusées d'avoir causé sa mort, interdirent aux journaux de l'annoncer. À la Libération, l'opinion publique française ne retiendra de lui que sa collaboration avec l'industrie cinématographique allemande.
Il repose au cimetière Saint-Vincent, à Montmartre, où sa tombe est encore parfois fleurie.
Vie privée
Il épouse à Paris 8e arrondissement le 9 juin 1910 l'actrice Rose Cremer, connue sous le nom de Rose Grane, avec laquelle il a trois enfants. Elle mourra lors d'un voyage en Algérie en 1931.
Il se remarie le 15 juin 1936, à Paris 16e arrondissement, avec Rika Radifé(1902-1983), elle-même actrice puis directrice de théâtre.
Décorations
Décorations françaises
Officier de la Légion d'honneur Officier de la Légion d'honneur (décret du 31 juillet 1936).
Chevalier de l'ordre des Palmes académiques Chevalier de l'ordre des Palmes académiques
Décoration étrangère
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