Nicolas Philibert est un Acteur, Réalisateur, Scénariste, Assistant Director, Opérateur caméra, Monteur et Créateur de production Français né le 10 janvier 1951 à Nancy (France)
Nicolas Philibert
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Nationalité FranceNaissance 10 janvier 1951 (73 ans) à Nancy (
France)
Nicolas Philibert, né le 10 janvier 1951 à Nancy, est un cinéaste français.
Biographie
Il débute comme stagiaire sur le tournage du film Les Camisards (1970) de René Allio, tout en poursuivant des études universitaires à Grenoble, ville où il a grandi. Une licence de philosophie en poche, il est engagé comme accessoiriste sur Rude Journée pour la reine (René Allio,1973), assistant-réalisateur auprès d'Alain Tanner sur Le Milieu du monde (1974), décorateur sur Pas si méchant que ça (Claude Goretta, 1974), et de nouveau assistant-réalisateur sur Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère... (René Allio, 1975).
En 1978, il co-réalise avec Gérard Mordillat un premier long-métrage documentaire, La Voix de son maître, dans lequel une douzaine de patrons de grands groupes industriels (L’Oréal, IBM-France, Thomson-Brant, Elf-Erap, Le Club Méditerranée, Waterman, Darty…) parlent du pouvoir, du commandement, de la hiérarchie, du rôle des syndicats... esquissant peu à peu l’image d’un monde futur, dominé par la finance. Le film sort en salle, mais quelques mois plus tard sa version télévisuelle, Patrons/Télévision (3 x 60') est brutalement déprogrammée sur ordre du cabinet du Premier Ministre Raymond Barre, à quelques jours de sa diffusion sur Antenne 2. Ce cas de censure politique directe soulève une immense vague de protestation mais rien n'y fait.
En 1980, à la demande de René Allio, il produit L'Heure exquise, un portrait de Marseille "à la première personne" tourné par ce dernier. L'année suivante parait un livre, co-écrit avec Suzel Galliard : Hélène Vernet, 39 rue Chaptal, Levallois-Perret (Ed. Ramsay), qui retrace le long combat d'une femme âgée menacée d'expulsion. Il passe quelques mois auprès de l'écrivain John Berger et du photographe Jean Mohr pour réaliser la maquette de leur ouvrage Une autre façon de raconter (Maspéro, 1982). En parallèle, il écrit un long-métrage de fiction qui ne verra jamais le jour.
De 1985 à 1988, Nicolas Philibert réalise plusieurs films de montagne pour la télévision dans lesquels il suit les exploits d'un jeune alpiniste virtuose, Christophe Profit. Ces films (Christophe, Trilogie pour un homme seul, Le come back de Baquet...) obtiennent de nombreuses récompenses dans les festivals spécialisés. S'y ajoute un portrait de Roger Lapébie, vainqueur du Tour de France cycliste 1937 : Vas-y Lapébie!
En 1986, il redevient occasionnellement assistant-réalisateur, auprès cette fois de Joris Ivens et Marceline Loridan-Ivens, pour le tournage en Chine de leur film Une histoire de vent.
Il se lance ensuite dans la réalisation de longs-métrages documentaires qui seront tous distribués en salles.
Avec La Ville Louvre (1990), c'est la première fois qu'un grand musée accepte de dévoiler ses coulisses à une équipe de cinéma. Le Louvre vit alors une période particulièrement effervescente : on réorganise les espaces, de nombreuses œuvres déménagent d'une salle à une autre, On crée des restaurants, des librairies, un auditorium, la pyramide est en passe d'être achevée... C'est le début d'un vaste processus de transformation qui aboutira bientôt au Grand Louvre.
Dans Le Pays des sourds (1992) Nicolas Philibert nous entraîne à la rencontre de ceux qui, sourds profonds depuis leur naissance ou les premiers mois de leur vie, appréhendent le monde avec le regard et le toucher. On y découvre la beauté de la langue des signes, si longtemps interdite, et l'on comprend qu'il s'agit d'une vraie langue, capable autant que n'importe quelle langue orale d'exprimer toutes les nuances de la pensée.
En parallèle, Nicolas Philibert entreprend de filmer les travaux de rénovation de la Galerie de Zoologie du Muséum National d'Histoire Naturelle qui était fermée au public depuis un quart de siècle. Plongés dans la pénombre et dans l'oubli, à la merci des intempéries et des infiltrations du toit, les milliers d'animaux naturalisés qui constituent ses précieuses collections se dégradaient peu à peu. Un animal, des animaux (1994) racontera la métamorphose de ce lieu et la résurrection de ses étranges pensionnaires.
Au début de l'été 1995, il s'installe à la clinique psychiatrique de La Borde. Comme chaque année, des pensionnaires et des soignants se rassemblent pour monter une pièce de théâtre qu'ils joueront le 15 août. Le film qui en résulte, La Moindre des choses, retrace les hauts et les bas de cette aventure. Mais au-delà du théâtre il raconte la vie à La Borde, le temps qui passe, les petits riens, la solitude et la fatigue, les moments de gaieté, les rires, et l'attention que chacun porte à l'autre. Plus de vingt ans après sa sortie en salle (1997), ce film continuer de circuler partout en France. Dans le monde de la psychiatrie, c'est devenu un film culte.
Qui sait ? (1998), tourné avec les élèves de l’école du Théâtre national de Strasbourg, est un film de commande qui fait partie d’une collection de quatre films-laboratoires intitulée «Génération TNS». Chaque réalisateur était invité à imaginer un scénario original à partir de sa rencontre avec les élèves en utilisant des éléments de leur vie, de leur travail, etc.
En 2001, Nicolas Philibert tourne Être et avoir, sur la vie quotidienne d'une école à classe unique dans un petit village d'Auvergne. Récompensé par le Prix Louis Delluc 2002, le César du meilleur montage 2003 et de très nombreux autres prix, ce film connaîtra un immense succès en France et dans le monde entier...
Dans Retour en Normandie (2006), il revient sur les traces d’un autre film, Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère... tourné trente ans plus tôt par René Allio, avec des paysans dans les rôles principaux. Chargé de les recruter, Nicolas Philibert, alors jeune assistant, avait passé deux mois, de ferme en ferme, pour tenter de les embarquer dans l'aventure.
Avec Nénette (2010), tourné à la Ménagerie du Jardin des plantes à Paris, il brosse un portrait de la doyenne des lieux : une femelle orang-outan, en captivité depuis 37 ans.
Dans La Maison de la radio (2012), tourné au sein de Radio France, il part à la découverte de ce qui échappe habituellement aux regards : les mystères et les coulisses d’un média dont la matière même, le son, reste invisible.
Sorti fin août 2018, De chaque instant nous entraîne à Montreuil, dans un institut de formation en soins infirmiers. Tandis que des dizaines de jeunes gens, filles et garçons, y poursuivent leurs études, le film s'attache à montrer les difficultés et les joies d'un apprentissage qui va les confronter très tôt, souvent très jeunes, à la fragilité de la vie.
Depuis une quinzaine d’années, plus de 120 hommages et rétrospectives de ses films ont été organisés de par le monde, du British Film Institute (Londres) au MoMa (New York), en passant par Bombay, Calcutta, Damas, Beyrouth, Le Caire, Séoul, Tokyo, Pékin, Shanghaï, Sidney, Melbourne, Moscou, Varsovie, Zagreb, Ljubjana, Berlin, Bucarest, Milan, Vienne, Bruxelles, Amsterdam, Genève, Helsinki, Vilnius, Copenhague, Edinburgh, Lisbonne, Madrid, Thessalonique, Barcelone, Tel Aviv, Agadir, Mexico, Morelia, Bogota, Santiago du Chili, Buenos Aires, São Paolo, Chicago, Berkeley, Harvard, Montréal, Tbilissi...
Depuis avril 2019, un coffret de 12 DVD (incluant de nombreux bonus et un livret de 200 pages) regroupe l'ensemble de ses films : "Nicolas Philibert, les films, le cinéma" (Editions Blaq Out)
Ses meilleurs films
(2002)
(Réalisateur) Le plus souvent avec