Jean Eustache est un Acteur, Réalisateur, Scénariste, Producteur et Monteur Français né le 30 novembre 1938 à Pessac (France)
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Nationalité FranceNaissance 30 novembre 1938 à Pessac (
France)
Mort 5 novembre 1981 (à 42 ans) à Paris (
France)
Jean Eustache est un réalisateur français, né le 30 novembre 1938 à Pessac et mort le 5 novembre 1981 à Paris.
Proche de la rédaction des Cahiers du cinéma et des réalisateurs de la Nouvelle Vague, il passe à la réalisation en 1963 avec Les Mauvaises Fréquentations. En 1965, il réalise à Narbonne Le père Noël a les yeux bleus.
En 1972, il tourne La Maman et la Putain qui obtient le grand prix spécial du jury au festival de Cannes 1973. Après ce succès, Eustache réalise un film sur son enfance à Narbonne, Mes petites amoureuses, dont le succès est moindre ; par la suite, il ne parvient pas à tourner de nouveau long métrage.
Biographie
Jean Eustache naît à Pessac en 1938, son père, ouvrier communiste, est maçon. Après le divorce de ses parents, il est d'abord élevé par sa grand-mère maternelle Odette Robert avant de rejoindre sa mère à Narbonne en 1951-52 où il passe un CAP d'électricien. Il arrive à Paris en 1957 et travaille à la SNCF comme ouvrier spécialisé. Cinéphile, il fréquente la Cinémathèque française le week-end. Refusant de partir en Algérie, il fait une tentative de suicide en s'ouvrant les veines et passe un an en hôpital psychiatrique.
Il épouse Jeanne Delos avec qui il a deux fils, Patrick et Boris. À la Cinémathèque française, et par l'intermédiaire de sa femme qui travaille comme secrétaire aux Cahiers du cinéma, il rencontre les principaux protagonistes de la Nouvelle Vague, Jean-Luc Godard, Éric Rohmer, Jean Douchet, Jean-Pierre Léaud et Paul Vecchiali. En 1962, il assiste au tournage de La Boulangère de Monceau d'Éric Rohmer et du Mannequin de Belleville de Jean Douchet.
Grâce à Paul Vecchiali, il peut réaliser La Soirée, son premier court métrage, en 1962. À l'hiver 1963, il tourne un moyen métrage, Du côté de Robinson, plus connu sous le nom de Les Mauvaises Fréquentations. Le film raconte l'histoire de deux copains, d'origine modeste, qui s'ennuient dans les rues de Paris. Ils abordent une fille dans la rue et l'emmènent au dancing. La fille finit par danser avec un autre garçon. Pour se venger, ils lui volent son portefeuille.
À l'hiver 1965-66, il réalise à Narbonne un second moyen métrage, Le père Noël a les yeux bleus, avec des chutes de pellicule du film Masculin féminin de Jean-Luc Godard. Le film raconte l'histoire d'un jeune homme, Daniel (Jean-Pierre Léaud), qui, pour se payer un duffel-coat, accepte la proposition d'un photographe de se déguiser en père Noël pour poser dans la rue avec les passants.
En 1966, il travaille comme monteur pour la série de trois émissions que Jacques Rivette réalise sur Jean Renoir, Jean Renoir, le patron dans le cadre de la série Cinéastes de notre temps produite par Janine Bazin et André S. Labarthe puis pour l'émission consacrée à Murnau.
Jean Eustache se sépare de sa femme en 1967. Il vit ensuite une histoire d'amour avec Françoise Lebrun qui sera ensuite actrice dans La Maman et la Putain. Il tourne alors la première version de La Rosière de Pessac, le documentaire Le Cochon avec Jean-Michel Barjol et Numéro Zéro, un film sur sa grand-mère, Odette Robert, qu'il filme en continu grâce à deux caméras fixes qui permettent d'avoir un film « en temps réel ». Après une projection privée devant un petit nombre de proches, dont Jean-Marie Straub, Eustache lui-même décide de ne pas diffuser Numéro Zéro. En 1980, il accepte de le diffuser en version courte sous le titre d'Odette Robert à la télévision. Le cinéaste Pedro Costa, qui a entendu parler du film par Jean-Marie Straub, retrouve et restaure une version du film et permet ainsi la sortie en salle en 2003. Lors de sa sortie en salles en 2003, il fait 3 500 entrées.
En 1972, Eustache écrit et tourne son film autobiographique La Maman et la Putain, d'une durée de 3h 40 avec Jean-Pierre Léaud, Françoise Lebrun et Bernadette Lafont. L'histoire raconte quelques jours de la vie d'un jeune homme oisif, Alexandre (Jean-Pierre Léaud), qui passe sa vie à discuter dans les cafés. Il vit chez sa maîtresse, Marie (Bernadette Lafont), tente désespérément de persuader son ancienne petite amie, Gilberte (Isabelle Weingarten), de revenir avec lui et sort avec une infirmière abordée dans la rue, Veronika (Françoise Lebrun). L'histoire s'inspire de sa vie réelle immédiate et notamment de son histoire d'amour avec Catherine Garnier. En 1973, le film sélectionné au festival de Cannes obtient le grand prix spécial du jury, présidé par Ingrid Bergman, qui déteste le film, dans un climat houleux. Il divise la critique. Jean-Louis Bory (Le Nouvel Observateur), par exemple, n'apprécie ni le film, ni le style de jeu de Léaud qui selon lui « joue faux et reste faux ». Juste après Cannes, Catherine Garnier se suicide et Eustache passe quelque temps en maison de repos.
Aujourd'hui, La Maman et la Putain a trouvé sa reconnaissance. Ainsi, dans son histoire du cinéma français, Jean-Michel Frodon le considère comme un des plus beaux films du cinéma français. Le film fait 340 000 entrées.
Le succès relatif du film permet à Eustache de tourner Mes petites amoureuses dans de bonnes conditions. Le film raconte l'enfance et l'adolescence de Daniel dans un petit village proche de Bordeaux auprès de sa grand-mère, puis à Narbonne auprès de sa mère. Le film s'inspire de l'enfance et de l'adolescence du cinéaste à Narbonne. À l'inverse du précédent, le film est presque muet. Le film ne rencontre qu'un faible succès (120 000 entrées).
Il joue comme acteur dans L'Ami américain de Wim Wenders, puis dans La Tortue sur le dos de Luc Béraud. Il tourne aussi Une sale histoire et la deuxième version de La Rosière de Pessac.
En mai 1981, il chute du haut d'une terrasse en Grèce et se brise une jambe. Cloîtré chez lui de longs mois, il apprend qu’il boitera toute sa vie. En pleine dépression, il se suicide le 5 novembre 1981, dans son appartement du 106 rue Nollet, en se tirant une balle de fusil dans le cœur. Sur la porte de chambre, il a punaisé une carte sur laquelle il a laissé ces mots lapidaires : « Frappez fort. Comme pour réveiller un mort ». Il avait plusieurs projets en cours dont Peine perdue, La rue s'allume avec Jean-François Ajion, la suite de La Maman et la Putain et Un moment d'absence avec Sylvie Durastanti.
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