René Vautier est un Acteur, Réalisateur, Scénariste, Responsable de production, Monteur, Directeur artistique superviseur et Cinématographie Français né le 15 janvier 1928 à Camaret-sur-Mer (France)
René Vautier
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Nationalité FranceNaissance 15 janvier 1928 à Camaret-sur-Mer (
France)
Mort 4 janvier 2015 (à 86 ans) à Cancale (
France)
René Vautier, né le 15 janvier 1928 à Camaret-sur-Mer (Finistère) et mort le 4 janvier 2015 à Cancale (Ille-et-Vilaine), est un réalisateur et scénariste français, communiste et anticolonialiste, particulièrement connu par son film Avoir vingt ans dans les Aurès.
Biographie
Jeunesse et formation
Né d’un père ouvrier d’usine et d’une mère institutrice, René Vautier mène sa première activité militante au sein de la Résistance en Bretagne en 1943, alors qu’il est âgé de quinze ans, ce qui lui vaut plusieurs décorations. Il est décoré de la Croix de guerre à seize ans, responsable du groupe « jeunes » du clan René Madec, cité à l’ordre de la Nation par le général Charles de Gaulle pour faits de Résistance (1944).
Après des études secondaires au lycée de Quimper, il est diplômé de l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) en 1948, premier de sa promotion en section réalisation-production.
Il adhère ensuite au Parti communiste français.
Afrique 50
En 1949, il part pour l'Afrique, la Ligue française de l'enseignement lui ayant commandé un reportage sur les conditions de vie dans les villages de Côte d'Ivoire, de Haute Volta, du Sénégal et du Soudan français, destiné à mettre en valeur la mission éducative de la France dans ses colonies pour montrer aux élèves des lycées et des collèges « comment vivent les villageois d'Afrique occidentale française ». Indigné par ce qu'il voit sur place, Vautier décide de filmer la réalité de l'Afrique colonisée. Mais la police saisit les négatifs du film et lui-même est cité à comparaître pour « avoir […] procédé à des prises de vues cinématographiques sans l'autorisation du gouverneur ».
Il réussit cependant à sauver quelques bobines et, en 1950, réalise un film de quinze minutes, Afrique 50, qui va être diffusé clandestinement. Interdit pendant plus de quarante ans, c'est le premier film anticolonialiste français, chef-d’œuvre du cinéma engagé, qui lui vaudra treize inculpations et une condamnation à un an de prison. Lui et Félix Houphouët-Boigny sont jugés pour avoir violé un décret de 1934 de Pierre Laval, alors ministre des Colonies. Vautier est incarcéré à la prison militaire de Saint-Maixent-l’École, puis à Niederlahnstein en zone française d’occupation en Allemagne. Il en sort en juin 1952. Afrique 50 reçoit la médaille d’or au festival de Varsovie.
L'Algérie (1956-1965)
Engagé en Afrique sur divers tournages, il rejoint clandestinement l'Algérie par les maquis dès 1956 et participe à la lutte révolutionnaire pour l'indépendance de l'Algérie du FLN. Il tourne dans les Aurès, les Némentchas, ainsi qu'à la frontière tunisienne, filmant les maquisards de l'ALN.
Au printemps 1958, il se rend au Caire où se trouve la direction du FLN pour y montrer Algérie en flammes, son film sur la lutte de l'ALN. Sur place, il doit rencontrer Abane Ramdane, l'un des cinq membres du comité exécutif du FLN. Il ignore cependant que ce dernier a été assassiné au Maroc en 1957 sur ordre de Krim Belkacem. Il essaie alors de vendre le film aux Égyptiens qui le donnent au FLN.
Vautier est alors accusé d'avoir détourné des sommes qui auraient servi à payer les travaux de laboratoire en Allemagne de l'Est et de tentative de « commercialisation de la Révolution ». Il est convoyé vers la Tunisie via la Libye et emprisonné pendant vingt-cinq mois (1958-1960) dans une prison du FLN. D'abord détenu à Mornag dans les environs de Tunis, il parvient à s'échapper en retirant un barreau d'une fenêtre. Il ne souhaite pas s'évader, mais plutôt s'expliquer avec les dirigeants du FLN dont il pense qu'ils ignorent son incarcération. Mais au lieu de l'aider, ses contacts lui envoient les gardiens de Mornag qui le ramènent en prison. Il subit alors la torture pendant quatre jours, « littéralement épluché avec une garcette ». Transféré à Den Den, il est au bout du compte relâché, sans explication.
Ne gardant pas rancune de cet épisode aux indépendantistes algériens, il s'installe dès l'indépendance à Alger. Il est nommé directeur du Centre audiovisuel d’Alger (1962-1965). Il y est aussi secrétaire général des Cinémas populaires. Il filme les premiers jours de l'Indépendance algérienne et tente de créer un dialogue, grâce à la vidéo, entre les peuples français et algérien.
La France
De retour en France, il participe à l'aventure du groupe Medvedkine en Mai 1968 (collectifs cinéastes-ouvriers).
En 1970, il fonde l'Unité de production cinématographique Bretagne (UPCB) dans la perspective de « filmer au pays ».
En 1972, il sollicite en tant que distributeur du film un visa d'exploitation pour le documentaire de Jacques Panijel, Octobre à Paris, consacré au massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961 par les forces de police sous les ordres de Maurice Papon. Le visa est refusé. Aussi, le 1er janvier 1973, il commence une grève de la faim, exigeant « la suppression de la possibilité, pour la commission de censure cinématographique, de censurer des films sans fournir de raisons ; et l’interdiction, pour cette commission, de demander coupes ou refus de visa pour des critères politiques ». Soutenu par Jacques Rivette, Agnès Varda, Jean-Luc Godard, Claude Sautet, Alain Resnais, Robert Enrico, il obtient une décision favorable du ministre de la culture Jacques Duhamel et met fin à sa grève de la faim au bout de trente-et-un jours.
En 1974, René Vautier joue son propre rôle de résistant dans Quatre journées d'un partisan d'Alain Aubert.
En 1984, il fonde une société de production indépendante : Images sans chaînes.
Vautier déclare s'être toujours efforcé de mettre « l'image et le son à disposition de ceux à qui les pouvoirs établis les refusent », pour montrer « ce que sont les gens et ce qu'ils souhaitent. » Comme Jean-Luc Godard, qu'il rencontre en 2002, René Vautier cherche à développer une théorie en acte de l’image.
Cité comme témoin au procès de Roger Garaudy — auquel il a consacré un court métrage en 1991, À contre nuit —, le cinéaste a néanmoins assuré qu'il ne partageait pas ses thèses négationnistes et antisémites.
Il a témoigné en faveur des membres de l'Armée révolutionnaire bretonne en 2004 lors du procès faisant suite à l'attentat de Quévert.
Distinctions et hommages
1974 : hommage spécial du jury du Film antiraciste pour l’ensemble de son œuvre
1998 : grand prix de la Société civile des auteurs multimédia (SCAM) pour l’ensemble de son œuvre
2000 : décoré de l'ordre de l'Hermine à Pontivy
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