Si vous aimez cette personne, faites-le savoir !
Nationalité FranceNaissance 1 octobre 1930 à Lille (
France)
Mort 23 novembre 2006 (à 76 ans) à Paris (
France)
Récompenses Chevalier de la Légion d'honneur
Philippe Pierre Fernand Noiret, est un acteur de cinéma et de théâtre français, né le 1er octobre 1930 à Lille et mort le 23 novembre 2006 à Paris.
Biographie
Enfance
Il naît dans une famille de petite bourgeoisie de petits commerçants. Après de multiples déplacements (Lille, Boulogne-sur-Mer, Berck, Lyon ou le Maroc entre 1936 et 1938), il passe son enfance à Toulouse en Midi-Pyrénées, région à laquelle il reste très attaché. Il possède non loin de là une maison traditionnelle familiale, où il se ressource régulièrement lorsqu'il ne travaille pas et où il cultive sa passion de l'élevage de chevaux (à Montréal, 20 km à l'ouest de Carcassonne). Son père, Pierre Georges Noiret est passionné de littérature, de textes d'auteurs et de poésie. Sa mère, Lucy Clémence Ghislaine Heirman, est femme au foyer.
Il va au lycée Janson-de-Sailly du 16e arrondissement de Paris d'où il est exclu, puis au collège de Juilly en Seine-et-Marne. Il chante à la chorale de la Cigale, filiale des Petits Chanteurs à la Croix de Bois, avec laquelle il chantera à Saint Pierre de Rome à Pâques en 1949. Il enregistre aussi un disque comme chanteur sous la direction de François Vercken. C'est également au collège de Juilly que l'un de ses professeurs, père oratorien, révèle sa vocation de comédien. Afin de tester ses aptitudes, le Père Bouyer lui propose alors de mettre en scène des pièces de théâtre, invitant Julien Green et Marcel Jouhandeau aux représentations. Ces deux derniers écrivains confirment le potentiel de Philippe Noiret pour le métier de comédien.
En 1949, après avoir échoué trois fois au baccalauréat, il abandonne définitivement ses études et s'inscrit aux cours d'art dramatique de Roger Blin à Paris, à l'association de l'Education par le jeu dramatique (EPJD). Puis il se forme au Centre dramatique de l'Ouest, où il rencontre Jean-Pierre Darras.
Carrière théâtrale
En 1953, il entre au Théâtre national populaire après une audition réussie dirigée par Jean Vilar et Gérard Philipe. Durant sept ans, il connaît la vie de troupe de théâtre, interprétant plus de quarante rôles et grands classiques de théâtre (Le Cid de Pierre Corneille en 1953, Macbeth de William Shakespeare en 1954, Dom Juan de Molière en 1955, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais en 1956, Le Malade imaginaire en 1957 ou L'École des femmes de Molière en 1958). Avec la troupe, il se produit notamment au Théâtre Chaillot et au Festival de théâtre d'Avignon, crée par Jean Vilar.
Il quitte le Théâtre national populaire en 1960 pour jouer dans la pièce de théâtre Château en Suède de Françoise Sagan, sous la direction d'André Barsacq, au Théâtre de l'Atelier.
Dans le même temps, il interprète avec succès un duo comique d'actualité politique avec Jean-Pierre Darras au cabaret : à l'Écluse, aux Trois Baudets, à la Villa d'Este et à l'Échelle de Jacob. À travers leurs personnages de Louis XIV et Racine, les deux comédiens se moquent des politiques de De Gaulle et Michel Debré ou André Malraux.
Mais étant de plus en plus sollicité par le cinéma à partir des années 1960, il abandonne alors le théâtre. C'est après trente ans d'absence, qu'il effectue en 1997 un retour remarqué sur scène dans Les Côtelettes de Bertrand Blier, où il joue le rôle « d'un pauvre mec de gauche qui se retrouve en train de glisser à droite ». La pièce est jugée sévèrement par la critique, mais est un succès auprès d'un certain public.
S'ensuivent L'Homme du hasard de Yasmina Reza aux côtés de Catherine Rich en 2001, Les Contemplations en 2002 où seul en scène il se livre à la lecture du texte de Victor Hugo et enfin Love Letters d'Albert Ramsdell Gurney avec Anouk Aimée en 2005, correspondance épistolaire de deux personnages durant toute leur vie. Ces pièces sont autant de succès critiques et publics.
Carrière au cinéma
Formé au théâtre, Philippe Noiret envisageait à ses débuts de mener une carrière sur les planches mais sans penser au cinéma.
En 1955, il a l'occasion de passer pour la première fois devant la caméra, sollicité par Agnès Varda pour sa première réalisation La Pointe Courte. À la dernière minute, il prend la place de Georges Wilson qui tombé malade, s'est désisté. De cette première expérience, il reste fortement marqué, du fait de se voir pour la première fois à l’écran.
Il ne retrouvera le grand écran que cinq ans plus tard, avec son rôle loufoque de l'oncle Gabriel dans Zazie dans le métro de Louis Malle (1960). Cependant, son incursion au cinéma sera lente. Alors que le paysage cinématographique est marqué par le mouvement de la Nouvelle Vague, il tourne avant tout sous la direction de réalisateurs de l'ancienne génération (comme Jean Delannoy, René Clair, Pierre Gaspard-Huit ou Jean-Paul Le Chanois), dans des films assez mineurs de leurs filmographies et le plus souvent dans des seconds rôles. Il démarre parallèlement une carrière internationale sous la direction de réalisateurs comme Peter Ustinov, William Klein ou Vittorio de Sica.
Après avoir joué un rôle dur dans Thérèse Desqueyroux de Georges Franju en 1962, c'est en 1966, qu'il se fait de nouveau remarquer avec un rôle important dans La Vie de château de Jean-Paul Rappeneau, film qui obtient le Prix Louis Delluc 1966. En 1968, sa carrière prend un nouvel essor, avec Alexandre le bienheureux d'Yves Robert. Il obtient les faveurs de la presse et du public pour son rôle de cultivateur soumis à de rudes journées et ayant soudainement décidé d'arrêter de travailler. Le film sort quelques mois avant Mai 68 et les idées libertaires du personnage contribuent à son succès auprès du public.
En 1969, il tourne avec Alfred Hitchcock dans le film d'espionnage L'Étau, au sein d’une distribution composée de comédiens français, notamment Dany Robin, Claude Jade, Michel Subor, Michel Piccoli.
Un second film charnière de sa carrière est La Vieille Fille de Jean-Pierre Blanc, tourné en 1971. La fin des années 1960 est ponctuée de films tournés à l'étranger et d'échecs retentissants (Clérambard en 1969 ou Les Caprices de Marie en 1970). Avec l'immense succès remporté par La Vieille Fille, il s'implante définitivement dans le paysage cinématographique français, en confortant sa popularité auprès du public.
Tout au long de sa carrière, Philippe Noiret a fait preuve d’éclectisme dans ses choix, l’amenant à s’imposer aussi bien dans la comédie que dans le genre dramatique ou les films noirs. De même, n'ayant pas le physique de jeune premier, il interprète des personnages de Monsieur Tout-le-Monde, tout en jouant avec son image. Il est sollicité pour des rôles de personnages odieux comme il avait déjà joué dans La Porteuse de pain (1963), pour des films à dimension engagée (comme Trois Frères en 1980, interprétant un juge assassiné par les Brigades rouges ou Les Lunettes d'or en 1987, interprétant un homosexuel à l'époque fasciste). Ou encore, il n'hésite pas à accepter des rôles controversés. Ce fut le cas avec La Grande bouffe de Marco Ferreri aux côtés de Marcello Mastroianni, Michel Piccoli, Ugo Tognazzi et son épouse Monique Chaumette. Ce film délirant, où un groupe d'amis quinquagénaires, désabusés de la vie, décident de se suicider collectivement dans une dernière orgie en se gavant de nourriture et de sexe, provoque un scandale au Festival de Cannes en 1973. Par ailleurs, production franco-italienne, La Grande bouffe lui ouvre définitivement les portes d'une carrière en Italie.
Ainsi, dès 1973, il retrouve Marco Ferreri pour Touche pas à la femme blanche. Puis il tourne notamment Mes chers amis de Mario Monicelli (1975), dont l'énorme succès le fait définitivement adopter par le public italien et dont il tournera la suite en 1982 (Mes chers amis 2), Le Désert des Tartares de Valerio Zurlini (1976), Trois Frères de Francesco Rosi (1980), La Famille d'Ettore Scola (1986), Les Lunettes d'or de Giuliano Montaldo (1987), puis Cinéma Paradiso de Giuseppe Tornatore (1988) ou Le Facteur (1994) de Michael Radford. Au final, il tournera une vingtaine films outre Alpes.
De même, les années 1970 sont marquées par sa rencontre importante avec le réalisateur Bertrand Tavernier. Comme il avait tourné dans Poil de carotte, premier film d’Henri Graziani, Philippe Noiret s’attache à tourner avec les réalisateurs se lançant dans leur première œuvre. Il aide ainsi Bertrand Tavernier à monter son premier film, L'Horloger de Saint-Paul en 1974, et devient un de ses comédiens fétiches marqué par une longue collaboration et une grande complicité (il a été le témoin de mariage de Bertrand Tavernier).
Après cette première expérience de L'Horloger de Saint-Paul, ils tournent encore sept films ensemble : Que la fête commence (1975), Le Juge et l'assassin (1976), Coup de torchon (1981), La Vie et rien d'autre (1989) et La Fille de d'Artagnan (1994), films dans lesquels il endosse les premiers rôles ; et il effectue quelques participations amicales, d'une part dans Une semaine de vacances (1981) où il reprend son personnage de L'Horloger de Saint-Paul (le temps d'une scène, ce dernier évoque les événements relatés dans le film précédent et présente un personnage plus apaisé ayant tiré des leçons de la vie) et d'autre part, dans Autour de minuit (1986).
En 1976, il obtient son premier César du meilleur acteur pour son rôle dans Le Vieux Fusil de Robert Enrico. Il prend le rôle d’un médecin qui venge la mort de sa femme et sa fille, sauvagement assassinées par des soldats SS, à la fin de l'Occupation allemande. Le film remporte un énorme succès, et avec ce personnage fou de douleur face à la mort de sa femme interprétée par Romy Schneider, il impose une image d'homme séduisant. Il retrouve par la suite des personnages charmants face à Catherine Deneuve, Sabine Azéma, Charlotte Rampling, Simone Signoret, ou Ornella Muti.
En 1978, il prête sa voix au spectacle de nuit La Cinéscenie du Puy du Fou, aux côtés d'Alain Delon, Jean Piat, Suzanne Flon ou encore Robert Hossein.
Cependant, la fin des années 1970 est marquée par quelques difficultés connues par l'industrie cinématographique, des projets ne voyant pas le jour. Philippe Noiret s'engageant sur certains de ces projets et attendant leur aboutissement, il tourne alors moins de films. Ou bien certains films sont entrepris mais ne sont pas menés à terme comme Coup de foudre de Robert Enrico (1977), avec Catherine Deneuve, et arrêté au bout d’une semaine de tournage. Puis il reste un an sans tourner, étant malade.
Il revient sur grand écran dans les années 1980 avec Pile ou Face de Robert Enrico . Durant la décennie, il tourne avec les réalisateurs reconnus : Pierre Granier-Deferre, Alain Corneau, Philippe de Broca, Bertrand Tavernier, Claude Chabrol ou Claude Zidi et dans de multiples films ayant connu le succès. Il joue également des films au budget important comme Fort Saganne d’Alain Corneau (1984) ou Chouans ! de Philippe de Broca (1988).
En 1984, il tourne le premier volet de la trilogie à grand succès Les Ripoux de Claude Zidi, un tandem tonitruant de flics formé par Philippe Noiret et Thierry Lhermitte, où le premier initie le second, novice sorti de l’école, aux petites combines à l'amiable avec les petits truands. Il retrouvera son personnage de René Boisrond en 1990 dans Ripoux contre ripoux en 1990, puis Ripoux 3 en 2003. Régine, Line Renaud et Grace de Capitani endossent le costume de leurs compagnes prostituées.
En 1986, il tourne Masques de Claude Chabrol, critique de la télévision et du monde bourgeois. Il prend les traits d’un animateur de télévision qui derrière sa bonhomie cache une figure exécrable, n'hésitant pas à séquestrer et tuer pour arriver à ses fins.
Ou encore en 1988, il tourne Cinéma Paradiso de Giuseppe Tornatore qui le rend internationalement célèbre notamment du fait de son accueil extrêmement chaleureux au Festival de Cannes 1989 , ou encore La Vie et rien d'autre de Bertrand Tavernier pour lequel il reçoit son second César du meilleur acteur en 1990.
Dans les années 1990, Philippe Noiret continue à tourner parmi ses films les plus notables comme Uranus de Claude Berri (1990), J'embrasse pas d'André Téchiné (1991) où il endosse le rôle d’un homosexuel sollicitant les prostitués, Max et Jérémie de Claire Devers (1992) film noir où il interprète le personnage sombre d'un tueur à gages, ou encore Le Facteur de Michael Radford. (1994) où il campe le rôle du poète chilien Pablo Neruda exilé en Italie pour protester contre la dictature de González Videla. En 1996, il retrouve ses deux grands amis Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle dans un trio au sommet avec le film Les Grands Ducs de Patrice Leconte, mais le film n'obtient pas le succès escompté. En 1997, il retrouve son complice Philippe de Broca dans Le Bossu, où endosse de nouveau le costume du Régent Philippe d'Orléans, vingt ans après Que la fête commence.
En mai 2000, Gilles Jacob lui remet le Trophée du meilleur ouvrier de France.
Moins sollicité par le cinéma dans les années 2000, il revient sur les planches, avant un ultime succès sur grand écran avec Père et Fils de Michel Boujenah en 2003. Il joue le personnage d’un père de famille s’inventant une maladie grave afin de partir en voyage avec ses trois enfants en vue de les réconcilier.
À l'occasion du 14 juillet 2005, alors qu'il l'avait toujours refusée auparavant (estimant que la reconnaissance venait du public), il se voit remettre la décoration de chevalier de la Légion d'honneur par le Premier ministre Dominique de Villepin. Il est alors âgé de 74 ans.
Situation familiale
En 1962, il épouse la comédienne Monique Chaumette, rencontrée au Théâtre national populaire. Ils ont une fille, Frédérique Noiret qui est assistante de direction de tournage de cinéma et scénariste. Il est le grand-père de Deborah Grall, également comédienne.
Mort
Il meurt dans l'après-midi (vers 18 heures) du 23 novembre 2006 à son domicile parisien, à l'âge de 76 ans, des suites d'un cancer généralisé. Son ami Jean Rochefort dit de lui : « Un grand seigneur nous a quitté »
Parmi les hommages officiels, celui du Président de la République Jacques Chirac : « Avec lui, c'est un géant qui nous quitte, il restera l'un de nos plus grands acteurs » et celui du ministre de la culture Renaud Donnedieu de Vabres : « Philippe Noiret était une immense figure du 7e art mais aussi l'un des acteurs les plus aimés et les plus respectés des Français. […] Nous garderons le souvenir de son élégance, dans tous les sens du terme, de sa voix incomparable et reconnaissable entre toutes. ».
Ses obsèques ont été célébrées en la Basilique Sainte-Clotilde à Paris en présence de nombreux cinéastes et comédiens, dont beaucoup ont tourné avec lui. Très affectés, ses amis Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort ont préféré ne pas assister à la cérémonie. Il a été inhumé le lundi 27 novembre 2006 au cimetière du Montparnasse (3e division) à Paris, face à la tombe de l'acteur et réalisateur Jean Poiret, de l'autre côté de l'avenue Transversale.
Ses meilleurs films
(1994)
(Acteur)
(1968)
(Acteur)
(1994)
(Acteur)
(1984)
(Acteur)
(1988)
(Acteur)
(1986)
(Acteur) Le plus souvent avec