Autour d'une œuvre du compositeur Willem Breuker, Johan van der Keuken filme les mouvements du corps humain. Les deux artistes cherchent de nouvelles modalités pour exprimer à l'écran le rythme de la musique.
Le film s’ouvre sur un texte de Lucebert : "J'essaie sur le mode poétique, c'est-à-dire les lumineuses eaux de la simplicité, d’exprimer l’espace du vivre complet".
Le film raconte les souvenirs d'un garçon qui, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, alors qu'il n'avait que 12 ans, avait été envoyé avec d'autres enfants à la campagne, en Frise à cause des bombardements alliés. La libération venant, il devint l'ami d'un jeune soldat canadien. Peu à peu ils vont tomber amoureux l'un de l'autre et vivre une passion intense qui marquera l'enfant toute sa vie.
À travers le portrait d'une famille d'artiste du Kerala, Johan van der Keuken filme diverses situations d'apprentissage dans une école de danse, de chant, d'arts martiaux mais aussi au théâtre ou à l'école védique. Le cinéaste observe comment, dans cette communauté rurale, le savoir passe d'une génération à l'autre dans le respect des traditions. Parallèlement, nous suivons le parcours d'un petit préteur sur gage et la circulation de l'argent dans le village. Dans ces séquences, Johan van der Keuken filme le quotidien des artisans et des ouvriers au travail.
Une femme inquiète écrit une lettre à son époux mort depuis huit ans. Elle est partie pour une semaine de vacances et raconte la dégradation de leur relation, mais exprime son amour malgré l'éloignement.
L'argent circule dans les banques de Hong-Kong et de Genève, chez les spéculateurs à New-York et à Amsterdam. Dans les capitales de la finance internationale, une extrême pauvreté côtoie le luxe et une richesse indécente.
Gerard Reve, un écrivain bisexuel obsédé par la mort ("Quand je pense à la mort je ne dors pas, et quand je ne dors pas je pense à la mort") rencontre lors d'une conférence Christine Halsslag, une femme riche et séduisante qui l'invite à passer la nuit chez elle. La liaison qu'elle entretient avec le jeune Herman, que Gerard avait croisé à la gare en partant d'Amsterdam, persuade finalement ce dernier à rester, découvrant peu à peu qu'il peut être "le quatrième homme"...
Dans un contexte âpre et violent, trois jeunes motards de cross rêvent d'ascension sociale et de romance avec la tenancière du stand de frites également à la poursuite d'une vie meilleure...
Alors que la Seconde Guerre mondiale est proche, dans une université à Leyde, six étudiants vivent sans se préoccuper de leur avenir. Mais cette guerre va changer leur vie, certains vont choisir la rébellion et résister à l'occupant, d'autres vont opter pour la collaboration.
Dans le contexte de la libération sexuelle, Eric, sculpteur bohème, vit une relation passionnée et tumultueuse avec Olga, issue d'une famille conservatrice.
Le monde onirique d'un espion fasciste, Beauty. Le cinéaste joue avec la trame classique des séries noires, pour mieux la détourner. En voulant imposer un ordre uniforme et rigide, Beauty finira par se détruire lui-même.
Au milieu du hurlement des sirènes et des klaxons, les passants et les véhicules s'entrecroisent sur l'une des places principales de la ville d'Amsterdam. Soudain chacun s'immobilise et semble respecter une minute de silence. Dans ce moment de silence, le cinéaste nous montre diverses facettes d'un paysage urbain presque irréel: des enfants jouent au milieu des conteneurs, des péniches manœuvrent dans les canaux, des ferrailleurs travaillent dans la vacarme des moteurs, un homme allume un feu au bord de l'eau, la musique rythme les mouvements des manèges de la fête foraine. La parenthèse se referme lorsque le moment de silence prend fin. Les passants et les véhicules reprennent leur route. Pour Johan van der Keuken ce Moment de silence est l'occasion de modifier pendant un court instant, le fil du temps et du récit.