Louise Brooks est une Actrice Américaine née le 14 novembre 1906 à Cherryvale (Etats-Unis)
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Nom de naissance Mary Louise BrooksNationalité Etats-UnisNaissance 14 novembre 1906 à Cherryvale (
Etats-Unis)
Mort 8 aout 1985 (à 78 ans) à Rochester (
Etats-Unis)
Louise Brooks est une actrice américaine, née Mary Louise Brooks (14 novembre 1906 à Cherryvale (Kansas) - 8 août 1985 à Rochester, dans l'État de New York).
Louise Brooks est connue pour ses rôles dans les films muets des années 1920 aux États-Unis mais aussi, pour trois de ses films européens en 1929 et 1930, Loulou, Le Journal d'une fille perdue et Prix de beauté.
Biographie
Enfance
Née au Kansas en 1906, ses parents sont quelque peu « absents », et bien qu'ils lui donnent le goût des livres et de la musique — sa mère était une pianiste de talent, lui jouant Debussy et Satie —, ils ne peuvent la protéger d'abus sexuels de la part d'un voisin à partir de 1915. Cela aura une influence majeure sur sa vie et sa carrière : elle affirmera plus tard être incapable d'aimer vraiment, y compris elle-même avec « ses mauvais cheveux raides et ses taches de rousseur ».
Elle reçoit une éducation stricte de danse classique dès son plus jeune âge, pour complaire à sa mère. Mais elle rêve bientôt d'être l'égale des grandes danseuses que sont Isadora Duncan et Martha Graham.
Les débuts
Encore adolescente, elle commence sa carrière d'artiste comme danseuse, formée dès 1920, dans la compagnie de danse moderne de Denishawn à Broadway, où se trouvent également Martha Graham, Ruth Saint Denis et Ted Shawn. Après une session de cours, elle est recrutée à 16 ans pour de longues tournées américaines. Elle a à peine 17 ans lorsqu'elle triomphe dans le spectacle chorégraphique de danse contemporaine Les Sept Portes d'Ishtar.
Son départ de la troupe élitiste de danse, marquée par un idéal mystique grec et oriental antique, serait lié à une brouille due à son caractère trop obstiné ou peut-être fut-elle tout simplement exclue pour ne pas avoir respecté le règlement puritain proscrivant toute sexualité. Après une période de déprime, elle se tourne vers ses amis les plus influents et obtient bientôt un rôle de danseuse à Broadway dans la troupe légère des Scandal's, dont les chansons dansantes et affriolantes sont écrites par un jeune musicien, George Gerschwin. Elle part à Paris à l'instigation de ses parents, qui n'apprécient pas son départ de la troupe Denishawn, puis se fait engager comme « girl » à Londres au « Café de Paris », qui s'efforce de proposer des danses exotiques aux lords anglais, charleston et black bottom en primeur. Elle n'a pas dix-huit ans et vit déjà les folles années 1920 en Angleterre.
Nostalgique de New York, elle y revient très vite pour entrer dans la troupe des Ziegfeld Follies, animée par Florenz Ziegfeld, à Broadway, où elle se fait immédiatement remarquer, grâce au producteur Walter Wanger, par les studios américains (à l'époque basés à New York). Le passage à la danse légère et à la comédie érotique commence à inquiéter et troubler l'avenir de grande danseuse qu'elle prévoyait. Mais elle croit en sa bonne étoile, et poursuit son instruction en lisant les grands philosophes allemands et les écrivains français.
Elle signe auprès des studios Paramount Pictures où elle passera la plus grande partie de sa carrière. En 1925, elle obtient un rôle (non crédité) dans le film muet The Street of Forgotten Men. Bientôt, elle obtient les premiers rôles dans un certain nombre de comédies légères, jouant notamment aux côtés d'Adolphe Menjou et W. C. Fields. Elle se fait remarquer en Europe grâce à son rôle de vamp dans le film muet de Howard Hawks, Une fille dans chaque port (1928). Selon Howard Hawks, elle est surtout une fille rebelle, une révoltée née, reconnaissable au premier regard.
La reconnaissance
Elle trouve un de ses grands rôles américains dans l'un des derniers films muets, Les Mendiants de la vie (1928), dans le rôle d'une fille de la campagne en fuite, avec Richard Arlen et Wallace Beery qui interprètent des clochards qu'elle croise en route. Fait rare pour l'époque, la plus grande partie de ce film est tournée en extérieurs, et le boom microphone est inventé pour ce film par le réalisateur William A. Wellman qui en a besoin pour tourner l'une des premières scènes parlantes du cinéma.
À cette période de sa vie, elle est au firmament. Elle est régulièrement invitée par le milliardaire William Randolph Hearst, dans sa propriété de Hearst Castle. Sa coiffure si unique déclenche une nouvelle mode, et elle est bientôt imitée par de nombreuses femmes (les « flappers », les « garçonnes »…) dans le monde entier. « Je suis une blonde aux cheveux noirs », plaisantait-elle, en rappelant que les taches de rousseur de sa peau étaient recouvertes de poudre de maquillage blanche. Aux cours des années 1930 en Europe, la mode de la « coiffure Louise Brooks » s'étend aux adolescentes, puis aux petits enfants des deux sexes des milieux populaires dans les dernières années avant guerre.
Peu après le tournage du film, Louise, qui se tient soigneusement à l'écart du « milieu » hollywoodien, refuse d'enregistrer des paroles pour le film muet The Canary Murder Case et part en Europe tourner sous la direction de G.W. Pabst, le célèbre réalisateur expressionniste allemand, mettant un terme à l'apogée de sa carrière à Hollywood.
Dans Loulou (sorti en 1929, mais tourné à Berlin du 28 octobre 1928 à fin novembre 1928), son rôle de Loulou, une femme misérable aux prises avec Jack l'Éventreur après une série d'escapades salaces, fait d'elle une icône de la vie et de la mort dans la période jazzy. Ce film est renommé pour son traitement cru des mœurs sexuelles d'alors, y compris la première apparition à l'écran d'une lesbienne.
Après avoir refusé définitivement en 1929 à Benjamin Percival Schulberg de participer à la sonorisation du film The Canary Murder Case, elle perd tout crédit auprès des principales maisons de cinéma hollywoodiennes.
Elle repart en Europe, où elle tourne à nouveau avec Georg Pabst Le Journal d'une fille perdue (1929) à Berlin, puis Prix de beauté (1930) en France avec le réalisateur italien Augusto Genina.
Ces sociodrames controversés sont largement censurés, étant très « adultes » dans leur propos et considérés comme choquants en raison de leur affichage de la sexualité, sans compter une critique acerbe de la société. Bien que passés inaperçus à l'époque en raison du succès des films parlants, ces trois films furent plus tard reconnus comme des pièces maîtresses du cinéma muet, son personnage de Loulou étant désormais mythique.
Quand elle revient aux États-Unis, le krach boursier de Wall Street a commencé à déstructurer les anciennes bases de l'industrie des loisirs et du cinéma. Les « flappers » flamboyantes des années folles s'évanouissent du grand écran.
Une artiste flapper
Louise est considérée comme l'une des premières actrices « naturelles » du cinéma, son jeu étant subtil et nuancé par rapport à de nombreux acteurs du cinéma muet. Le gros plan était en vogue chez les réalisateurs, et le visage de Louise s'y prêtait parfaitement.
Louise a toujours été égocentrique, parfois d'un caractère difficile, et elle n'hésitait pas à user d'une verve acide lorsque l'occasion s'en présentait. De plus, elle s'était promis de ne jamais sourire face à la caméra, sauf si elle y était obligée, et bien que la plupart de ses photos la montrent avec une expression neutre, on peut parfois la voir arborer un sourire éblouissant. De son propre aveu, c'était une femme libérée, encline aux expériences, posant même nue pour des photographes, et ses liaisons éphémères avec de nombreuses vedettes du cinéma, comme Charlie Chaplin, sont légendaires.
Elle était également dépensière, mais gentille et généreuse envers ses amis ou ses compagnons, presque à l'excès. Lorsqu'elle retourne à Hollywood, elle est sur la liste noire et ne peut reconquérir son succès d'antan.
Une fin de carrière difficile
Elle ne retrouve les studios que pour des films mineurs, avec des cachets nettement réduits. Capricieuse, elle refuse de se déplacer à l'autre bout du pays pour jouer dans L'Ennemi public réalisé par William A. Wellman avec l'acteur James Cagney. Elle joue tantôt les femmes fatales tantôt les mères de famille pleines d'énergie dans différents westerns. Parmi ceux-ci, Overland Stage Raiders, avec John Wayne et Ray Corrigan.
En 1938, après avoir été longtemps humiliée de se retrouver dans des films de série B où les studios l'avaient casée pour lui faire regretter son dédain d'antan, elle se retire du show business. Elle reste à Los Angeles puis, éprise de nostalgie, retourne en 1941 vivre chez ses parents à Wichita (Kansas), la ville de son enfance. Mais, en y ouvrant une modeste école de danse, qui se vide après Pearl Harbour, elle n'y trouve pas la tranquillité qu'elle y espérait. Elle écrit : « Les gens de Wichita étaient jaloux de mon succès, ou me méprisaient pour mes échecs. Et tout cela ne m'enchantait pas vraiment. Je dois reconnaître qu'une malédiction pèse sur moi : mon quasi-échec en tant qu'être humain dans cette société. »
Elle retourne vers l'Est et travaille pendant quelques mois comme vendeuse dans un magasin Saks sur la Cinquième Avenue à New York, puis vit à nouveau comme une simple « call girl » pour les plaisirs de vieux hommes fortunés. Louise a toujours aimé l'alcool, elle y sombre bientôt, mais parvient à exorciser par une foi nouvelle ses démons : c'est le début de sa seconde vie. Tout en développant une foi chrétienne, teintée de profond mysticisme, elle s'adonne à la peinture et à l'écriture, qui prennent petit à petit la place de la danse. « L'écriture a été une passion aussi vive que la danse dans mon adolescence », affirmera-t-elle plus tard. Elle vit entourée de toiles spiritualistes réalisées par ses soins, qui représentent sainte Thérèse de Lisieux, sainte Thérèse d'Avila, et quelques Sâdhus indiens en méditation.
Grâce à l'aide d'un ami new-yorkais du début des années 1920, devenu directeur de journaux, elle devient journaliste associée et libre pour quelques centaines de dollars par mois, dès la saison 1942-1943, elle livre des articles sur le cinéma de l'entre-deux-guerres que les rédacteurs publient souvent « faute de mieux » car un grand nombre d'anciens contributeurs des sections « cinéma et spectacles » sont partis à la guerre. Elle part à la recherche du temps désormais évanoui, où elle était une actrice adulée, et tente d'écrire parallèlement et sans illusion, entre 1945 et 1946, une vaste autobiographie, elle y parvient en plusieurs centaines de pages mais elle finit par brûler ces pages dans une poubelle fin 1946.
Mais les historiens français du cinéma redécouvrent ses films au début des années 1950, et Henri Langlois, un des fondateurs de la Cinémathèque française, n'hésite pas à déclarer : « Il n’y a pas de Garbo ! Il n’y a pas de Dietrich ! Il n’y a que Louise Brooks ! ». Cela a pour effet de lui attirer un nouveau public et la réhabilite même dans son propre pays.
Une reconversion tardive comme scénariste
James Card, ami d'Henri Langlois et conservateur des films de la George Eastman House, cinémathèque américaine de Rochester pour l'état de New-York, est chargé de la retrouver. Il la retrouve recluse et en dépression à New York et la persuade de le suivre à Rochester en 1953. En 1955, la cinémathèque française de Paris organise un « hommage à Louise Brooks » : l'actrice présentée par Henri Langlois renoue avec la célébrité en Europe à l'occasion des « 60 ans du cinéma ».
Avec l'aide du dévoué James Card, qui reconnaît très vite son talent d'écrivaine et essaie de le montrer aux éditeurs et aux producteurs de cinéma qu'il connaît, l'ancienne danseuse et actrice devient une scénariste reconnue et impose une plume acérée sur le vedettariat (« star system ») de Hollywood qu'elle décortique avec une jubilation proustienne. Un recueil de ses écrits paraîtra en 1982 sous le nom de Loulou à Hollywood. Le scénariste Kenneth Tynan brosse d'elle un portrait avantageux dans son essai La Fille au Casque Noir, dont le titre fait allusion à sa coupe de cheveux si particulière et devenue mondialement célèbre.
Elle donnait rarement des entretiens, mais était en bons termes avec John Kobal et Kevin Brownlow, deux historiens du cinéma qui avaient admiré d'emblée ces premiers articles des années 1942 à 1945, et ils purent coucher sur papier certains aspects de sa personnalité. Elle vécut seule, de son propre choix, pendant de nombreuses années, et mourut d'une crise cardiaque en 1985 après avoir longtemps souffert d'arthrite et d'emphysème.
Bilan d'une vie
Après sa mort, un film biographique, Louise Brooks: Looking For Lulu, est réalisé en 1998.
Elle se maria deux fois mais n'eut jamais d'enfants : elle aimait à se décrire comme un ruisseau aride (barren brook en anglais). Son premier mari est le réalisateur A. Edward Sutherland : elle l'épouse le 26 juillet 1926 à l'hôtel de ville de New-York, mais le couple divorce un an plus tard, la presse affirmant que le couple n'aurait connu que quelques semaines de vie commune, en dehors de liaisons téléphoniques. Le second est un millionnaire de Chicago, Deering Davis, qu'elle épouse en 1933. Deering, préoccupé par ses affaires, la quitte cinq mois plus tard, et ils divorcent en 1937, sans qu'elle ne lui demande la moindre pension alimentaire.
Une seconde version de son autobiographie, raccourcie, Lulu in Hollywood, a été publiée en français en 1983 dans une collection dirigée par Maurice Bessy aux éditions Pygmalion.
En 2007, l'écrivain Roland Jaccard, qui a connu Louise Brooks, lui consacre une biographie, Portrait d’une flapper.
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