René Arrieu est un Acteur Français né le 22 mars 1924 à Paris (France)
René Arrieu
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Nom de naissance René Jacques Gaston ArrieuNationalité FranceNaissance 22 mars 1924 à Paris (
France)
Mort 6 juin 1982 (à 58 ans) à Paris (
France)
René Arrieu est un comédien français, sociétaire de la Comédie-Française, né le 22 mars 1924 à Paris où il est mort le 6 juin 1982.
Contemporain de Gérard Philipe et de Jean Vilar, il participa aux nombreux festivals qui, au lendemain de la Libération, jalonnaient, au début de l'été, la vallée du Rhône.
Alternant planches et télévision, il eut une carrière foisonnante, autant pendant sa période « indépendante » qu'à partir de 1957 à la Comédie-Française dont il devint le 447e sociétaire en 1970.
S'il tourna peu au cinéma, il fut très actif en revanche dans le domaine du doublage dès 1946, prêtant sa voix à de très nombreux acteurs étrangers tels Henry Fonda, Jeff Chandler, Lee Marvin, Burt Lancaster ou Charlton Heston, mais également à des personnages d'animation comme Bagheera dans Le Livre de la jungle. Biographie
Jeunesse et études
Il est le fils de Raoul-Gabriel Arrieu (1893-1970), comptable, et Jeanne-Étiennette Talibon.
En novembre 1941, il entre au Centre de jeunesse du spectacle à Paris dont le directeur est Raymond Rognoni assisté de Pierre Sabbagh. L'audition des lauréats du concours de fin d'année 1941-1942 a lieu le 5 juin 1942, avec, entre autres, Paul-Émile Deiber, Gina Celdac, Pierre Gallon, Françoise Vitrant, Noëlle Fougères, Cécile Paroldi et Jean-Jacques Dreux.
En 1943, il s'inscrit au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, dans la classe d'André Brunot. L'année suivante, il fréquente le Centre d'art dramatique de la rue Blanche où le metteur en scène Julien Bertheau lui fait faire ses premières apparitions sur scène, comme figurant d'abord à la Comédie-Française dans La Reine morte d’Henry de Montherlant, puis dans des rôles plus consistants.
L'Occupation
Août 1944 le voit entrer dans une période de turbulences. Il fréquente en effet à cette époque la comédienne Florence Luchaire, une des filles de Jean Luchaire, directeur du journal collaborationniste Les Nouveaux Temps. Lorsque, le 15 août 1944, ce dernier quitte précipitamment Paris à la veille de sa libération, abandonnant femme et enfants, René décide d'aider ceux-ci à quitter à leur tour la capitale, direction le Brenner Park Hôtel à Baden-Baden (où il croise Jean Hérold-Paquis qui le qualifie de « sorte d'éphèbe égyptien, que d'aucuns disaient danseur »), puis Sigmaringen où ils retrouvent Jean Luchaire qui exerce les fonctions de commissaire à l'information dans la Commission gouvernementale française pour la défense des intérêts nationaux animée par Fernand de Brinon, et dirige le quotidien La France, journal officiel destiné aux exilés collaborationnistes. Pendant leur séjour outre-Rhin, Florence Luchaire tombe enceinte, ce qui cause un scandale dans la colonie française en Allemagne, ainsi que le relate Louis-Ferdinand Céline dans son ouvrage D'un château l'autre.
Lors de la chute du gouvernement en exil, en avril 1945, il fuit vers la frontière suisse avec les Luchaire et Marcel Déat dans la voiture de Fernand de Brinon, « empruntée » pour l'occasion. La Suisse étant fermée aux collaborateurs le groupe trouve refuge à Merano, en Italie du nord, début mai 1945. Marcel Déat et sa femme fuiront pour se cacher dans un couvent, quant aux Luchaire, ils furent livrés aux Français par les Américains. Interné au camp d'Écrouves (Meurthe-et-Moselle), où il épouse Florence, René Arrieu est acquitté par la commission d’épuration du théâtre qui reconnaît le caractère extra-politique de son « escapade ».
Quant à Jean Luchaire, il comparaîtra devant la Haute Cour de justice pour intelligence avec l'ennemi (article 75 du Code pénal) en janvier 1946, et sera fusillé le 22 février au fort de Châtillon.
L'après-guerre
En 1946, René Arrieu remonte sur scène, toujours grâce à Julien Berthau, dans les différents festivals d'été organisés dans le sud de la France. Il se voit ainsi confier le rôle-titre de Britannicus et celui de Curiace dans Horace représentés au théâtre antique de Fourvière, suivis en 1947 de Pyrrhus dans Andromaque et en 1948 du rôle-titre dans Polyeucte.
Il acquiert très vite une réputation de tragédien et se produit en tournée avec différentes troupes, en France (Chorégies d'Orange, théâtre des Célestins) comme à l'étranger (Belgique, Suisse, Tunisie, Maroc, etc.) dans un répertoire classique (Jean Racine, Pierre Corneille, Shakespeare) et moderne (Jean Giraudoux, Jean Anouilh, Jean Cocteau). Il épouse le 26 juillet 1949 à Paris la comédienne Ketty Albertini.
En 1954, il alterne au cours d'une tournée de deux mois le rôle de Mesa dans Partage de midi de Paul Claudel et La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils sous la direction de Jean-Louis Barrault, suivie en 1955-1956 d'une tournée de quatre mois avec Bérénice.
Il est engagé en novembre 1957 comme pensionnaire à la Comédie-Française où il fait ses débuts dans le rôle-titre de Bajazet. S'ensuivent durant près de 25 ans de très nombreux rôles tels que Éghiste dans Électre de Jean Giraudoux, Don Salluste dans Ruy Blas de Victor Hugo, Astrov dans Oncle Vania, d'Anton Tchekhov ou Théramène dans Phèdre. Il épouse en 1967 la comédienne Alberte Aveline, entrée comme pensionnaire l'année précédente. Il est nommé sociétaire en 1970.
Parallèlement à sa carrière sur les planches, il participe à de nombreuses émissions télévisées (dramatiques, séries, téléfilms) et à de très nombreux doublages, prêtant sa voix notamment à Henry Fonda, Charlton Heston, Lee Marvin, James Stewart ou encore Burt Lancaster.
Il meurt d'une embolie cérébrale le 6 juin 1982 à l'âge de 58 ans. À l'instar de Jean Yonnel, il fut l'un des rares tragédiens en titre du Théâtre-Français.
Vie privée
René Arrieu a été marié successivement à :
Florence Luchaire, petit rat de l'Opéra puis comédienne, avec qui il eut un fils, Dominique (né en 1945), chef opérateur de cinéma et de télévision ;
Ketty Albertini (de 1949 à 1960), comédienne puis journaliste à Radio-France, avec qui il eut Jean-Baptiste (né en 1950), pilote d'avion, et Frédéric (1954-2015), opérateur projectionniste de cinéma
Alberte Aveline (de 1967 à 1978), sociétaire de la Comédie-Française, avec qui il eut Cécile (1968-2010), comédienne.
Claude Lévy, Les Nouveaux Temps et l'Idéologie de la collaboration, Presses de la fondation nationale des sciences politiques, 1974, p. 224.
Jean Hérold-Paquis, Des illusions… désillusions!, Bourgoin, 1948, p. 49.
Philippe Randa, Dictionnaire commenté de la collaboration française, Jean Picollec, 1997, p. 518.
Louis-Ferdinand Céline, D'un château l'autre, rééd. Folio, Gallimard, 1994, p. 369.
Article 75 sur afmd.asso.fr.
D'une crise cardiaque selion Les Gens du cinéma.
Acte de mariage n°296 délivré à Paris par la mairie du premier arrondissement le 26 juillet 1949.
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